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Livres autour du Pape

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    beatrice.France
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    00 23/11/2005 20:18
    Parlez-nous des livres du Pape ou sur le Pape (ou sur la religion catholique) que vous avez lus, ou dont vous avez entendu parler: donnez votre avis, et si vous le pouvez, le lien vers un site où on peut se les procurer, s'il s'agit d'éditions un peu rares. Vous pouvez aussi scanner la couverture
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    beatrice.France
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    00 24/11/2005 14:25
    3 livres sérieux et bien documentés
    Dans le foisonnement de livres écrits hâtivement après le conclave, dans un contexte éditorial favorable à la vente, ces trois-là émergent du lot. Celui de Jean Chélini, en particulier, semble être l'oeuvre d'un vrai spécialiste du Vatican, qui a sérieusement contrôlé ses sources.


    En vente à la Librairie Catholique



    En vente sur Amazon.fr
    En vente sur Amazon.fr



    Je n'ai pas rajouté le très bon livre de Patrice de Plunkett, ex-directeur de la rédaction du Figaro Magazine "Benoît XVI ou le plan de Dieu": son auteur tient un blog où il vous expliquera mieux que moi ses idées sur la société, et le contenu de son livre:
    http://plunkett.hautetfort.com/

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    sylvie.france
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    00 31/12/2005 03:00
    Benoît XVI : sa conception de la foi chrétienne

    "Conférence de M. Nestor Turcotte donnée à l’École de formation et de perfectionnement en pastorale de l’Archidiocèse de Rimouski le mercredi 11 mai 2005.

    En consultant les récentes publications religieuses, j’apprends que les Éditions du Cerf ont réédité le livre qui inspire ces propos : Foi chrétienne, hier et aujourd’hui . A lire absolument !

    Benoît XVI : sa conception de la foi chrétienne

    Introduction

    L’élection de Benoît XVI a permis à quelques professeurs d’université qui enseignent dans certaines facultés de théologie du Québec ou d’ailleurs, de sortir du placard les formules faciles et polarisantes de «conservateur-progressiste», de «droite-gauche», d’ultra-conservateur et de… etc.
    Dans la perspective religieuse, ces expressions n’ont aucun sens.
    Ces mots lancés sur tous les réseaux de télévision proviennent d’une réalité bien différente de celle qui préoccupe la grande Tradition ecclésiale.
    Ils sont liés à des idéologies politiques.
    L’Église, selon les mots de Pascal, «est d’un ordre qui dépasse, en profondeur et en hauteur, tous les autres».

    En termes modernes, l’Église catholique, de rite romain, n’est pas une multinationale.

    Elle est une réalité mystique, surnaturelle et n’a aucun rapport avec une organisation «purement» humaine. "

    ------------

    eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=news_spiritualite_3010051_...

    Un site décidément , d'où je ne sors pas facilement !
    à visiter longuement !

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    sylvie.france
    Post: 175
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    00 31/12/2005 03:25
    Messe d’action de grâce pour le pape Benoît XVI
    Ce n'est pas un livre, ce pourrait être classé dans témoignages.
    C'est beau et émouvant ; et tellement réconfortant après tout ce que nous avons subi d'injustices et de méchancetés

    Toujours de ce site époustouflant :

    eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=benoit_XVI_1

    Messe d’action de grâce pour le pape Benoît XVI

    « Vous êtes le doux Christ en terre » : Homélie du card. Danneels

    Messe d’action de grâce pour le pape Benoît XVI



    « Vous êtes le doux Christ en terre » : le cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, a cité cette expression de sainte Catherine de Sienne, docteur de l’Eglise et co-patronne de l’Europe, lors de son homélie pour la messe d’action de grâce pour l’élection du pape Benoît XVI, à Bruxelles, le 30 avril dernier. Il y évoque le conclave auquel il a lui-même participé.Homélie de la messe d’actionde grâce pour SS le pape Benoît XVI - Bruxelles, cathédrale Saints Michel et Gudule – 30 avril 2005


    Frères et Sœurs,

    Rendons grâce.

    Si nous sommes réunis ce soir en cette cathédrale en fête, c’est d’abord et avant tout pour rendre grâce. Rendons grâce à Dieu et au Christ, qui comme Il l’avait promis, ne nous laisse jamais orphelins.
    Oui, le Christ reste avec son Eglise et renouvelle une nouvelle fois en elle, la grâce précieuse de Pierre.
    Avec saint Paul je vous dis :« Réjouissez-vous dans le Seigneur… je le répète encore, réjouissez-vous (Ph 4,4). Soyez dans l’action de grâce..

    Mais rendons grâce aussi à celui qui, ‘pauvre serviteur dans la vigne du Seigneur’ comme il s’est appelé lui même le soir de son élection, a pris sur ses épaules la lourde charge d’être le pasteur universel de nous tous.

    En plus de ses grands dons et talents humains, intellectuels, moraux et spirituels, c’est tout son cœur qu’il donne au Christ, le grand Pasteur de nos âmes.

    Et le Christ nous donne Benoît XVI pour nous guider en cette époque mouvementée, que traverse l’Eglise de nos jours.

    Nous remercions Benoît XVI d’avoir accepté de monter dans cette barque en haute mer et d’y tenir le gouvernail, mettant ses pauvres mains fragiles dans les mains puissantes du seul pilote du navire, le Christ Jésus.

    Au nom de l’Eglise en Belgique, de tous mes confrères dans l’épiscopat et en mon propre nom : merci Saint-Père.
    Soyez Pierre parmi nous.

    Le visible et ce qui ne se voit pas.

    Ces dernières semaines les media nous ont saturés d’images, d’analyses et de commentaires.
    En entrant dans l’histoire des hommes par son Incarnation, Jésus a dû savoir, que se faire homme avec les hommes, était à ce prix : se faire spectacle devant le monde comme le dit saint Paul : «nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes… » (1 Co 4,9). Reste-t-il encore une seule chose qui n’ait pas été montrée ou dite ?

    Si tout de même. Tout ce qui nous était présenté, appartenait au monde des sens, à l’avant plan, au domaine du voir et de l’entendre.

    Mais il y a plus et autre chose : il y a le monde invisible, qui demande le regard de la foi pour être vu et l’écoute dans la foi pour comprendre.
    Je vous invite donc frères et sœurs en cette heure même à devenir comme Moïse dont l’épître aux Hébreux nous dit « qu’il marchait comme s’il voyait l’invisible » (Cfr He 11 ?27). Alors, regardons par cet « œil que Dieu Lui-même a planté dans notre cœur » (cfr Si 17,8) pour voir dans la foi, atteindre l’invisible.

    Il y a à peine quinze jours, il y avait là un homme, debout devant l’autel de la Chapelle Sixtine, avec derrière lui l’immense fresque du jugement de Michel- Ange, à qui l’on posait cette simple question:
    ‘Acceptes-tu ?’
    Tous l’ont vu, tous ont entendu sa réponse : c’était là le côté visible : une simple question d’ordre procédural ? Et une réponse d’ordre juridique ?

    Mais voici ce qui était invisible, caché derrière des apparences : nous avons vu debout devant l’autel, Pierre, Pierre, face à face avec Jésus ressuscité .
    Et que demande Jésus ?
    ‘Acceptes-tu le pouvoir des clés dans mon Eglise ? ‘Non…

    Voici ce qu’il demande avant toute question de pouvoir ou d’investiture :
    « Pierre, m’aimes-tu ? M’aimes-tu plus que les autres ? » (cfr Jn 21, 15 ss.) Jusqu’à trois fois. C’est l’amour de Pierre que Jésus veut, bien au-delà de toutes ses qualités humaines de chef. « Pierre, m’aimes-tu » ? Et la réponse elle aussi est une réponse d’amour. « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime… »

    Ce qui se passait à la Chapelle Sixtine le 19 avril, en ce moment où l’Eglise et le monde, les anges et les hommes, retenaient leur souffle, c’était un dialogue d’amour qui dépasse infiniment tout ce qui était visible ou audible et précède toute passation de pouvoir.

    Ce fut un grand moment, ce dialogue invisible et inaudible entre le Bon Berger et son pasteur sur la terre .

    C’est après que Jésus dit : « Pais mes agneaux, paix mes brebis », la transmission du pouvoir.

    Et Jésus ajoute « Toi, suis-moi ». Pierre est le second de cordée aux jours de plein brouillard, Jésus guide et le devance.
    C’est Lui le premier de cordée , il ne demande à Pierre que de mettre ses bras autour de la taille de Jésus et de marcher, aveuglément dans une totale confiance , mettant ses pas dans les siens, ne regardant ni à gauche, ni à droite. « Toi, suis-moi , ». Pierre suit son Maître où qu’il le mène, se confiant totalement à Jésus, qui le mènera où il ne croyait pas devoir aller : « … quand tu étais jeune, tu nouais ta ceinture et tu allais où tu voulais : lorsque tu seras devenu vieux, tu étendras les mains et c’est un autre qui te nouera la ceinture et qui te conduira où tu ne voudrais pas « (Jn 21,18).

    Aux dires mêmes de notre nouveau pape, cette prophétie de Jésus s’est vérifiée pour lui à la lettre quand il disait :
    Pendant le conclave j’ai demandé que le sort ne tombe pas sur moi.

    Le berger et le troupeau.

    Revenons au visible.
    Il serait intellectuellement malhonnête et ce serait un manque flagrant de foi humaine et divine, de vouloir à tout prix extrapoler à partir de ce que quelqu’un a été, ce qu’il sera ou même plus, ce qu’il devra être.

    C’est ne pas croire ni à l’Esprit-Saint ni au vent de la Pentecôte.

    Si dans l’Eglise quelqu’un passe d’une responsabilité particulière à celle de Pasteur universel, ce n’est pas seulement un grand défi, c’est surtout une grâce.

    Elle s’appelle la grâce d’état.

    Si la vigne pousse dans la bonne terre, sous la chaleur du soleil, si elle se trouve dans son biotope et est soignée par le vigneron avec amour, pourvu que le cep soit bon, elle donnera de l’excellent vin : un grand cru.

    Car une vigne peut se surpasser elle-même. De même, si le nouveau pasteur de l’Eglise planté dans la bonne terre de la tradition, poussant sous le beau soleil de la grâce de Dieu, si il jouit du bon biotope qu’est l’amour de nous tous, la sève de la grâce tirera des dons naturels du nouveau pasteur, de son intelligence, de son cœur, de son âme et de son corps, des fruits qu’on n’avait peut-être même pas soupçonnés.

    C’est là la force de la grâce d’état.

    S’il est vrai que l’Eglise est une grande famille, il se passera en elle ce qui se passe dans toute famille.
    Comme dans toute famille, les parents forment l’enfant ; il est vrai aussi que en retour et pour leur part, les enfants modèlent leurs parents.
    Comme dans l’Eglise : s’il est vrai que le pasteur modèle le troupeau – il est la forma gregis – dit saint Pierre (cfr 1 Pe 5,3), il n’est pas moins vrai aussi, qu’en retour et pour sa part, le troupeau par sa charité et son affection et sa loyauté, modèle son pasteur.

    Ce que sera notre nouveau pape pour nous dépend aussi de ce que nous serons pour lui.

    C’est à nous surtout pas notre charité filiale de lui procurer le bon biotope où il pourra vivre et fructifier.

    Le pallium et l’anneau du pêcheur

    Nous l’avons tous vu : le pape le jour de son intronisation a été revêtu du pallium et il a reçu l’anneau du pêcheur.
    Nous l’avons tous vu.
    Encore faut-il comprendre ce qui se cache sous ces gestes et reste invisible.

    Le pallium est l’image du joug du Christ que le nouveau pape prend sur les épaules.
    Fait de la laine des agneaux, il symbolise la charge de toutes les brebis du troupeau. Mais peut-être n’avez-vous pas remarqué, que les cinq croix sur le pallium papal, n’étaient pas de couleur noire – comme les miennes ici en cette cathédrale –. Elles étaient rouges .
    Autant dire que le pasteur de l’Eglise, comme le Christ, prend sur ses épaules - aussi et avant tout - les brebis qui ont été blessées par les attaques du loup ou par les épines ou qui se sont cassé les pattes ne pouvant plus suivre le rythme de la marche.
    Le sang des agneaux blessés marque le berger .

    Le regardant, nous tous nous pouvons dire avec le prophète Isaïe : « Qui donc est celui qui vient d’Edom, de Bosra, avec du cramoisi sur ses habits ? …Pourquoi y a-t-il du rouge à ton vêtement, pourquoi tes habits sont-ils comme ceux d’un fouleur au pressoir ? » !
    Et voici ce que répond l’homme taché de sang : « la cuvée, je l’ai foulée seul parmi les peuples…leur jus a giclé sur mes habits et j’ai taché tous mes vêtements « (Is 63, 1ss.).

    Il faudra y penser, chaque fois que le pape apparaît en public dans la splendeur de la liturgie : il porte sur les épaules les agneaux blessés et il est marqué par leur sang.

    Puis on lui a remis l’anneau du pêcheur.

    Comme Pierre et les Onze, le pape est pêcheur d’hommes.
    Mais il ne jette pas le filet se fiant à son art de la pêche – il n’avait rien pris ! – mais uniquement sur l’ordre de Jésus, en une totale confiance.
    Et la pêche fut abondante.
    Ce n’était pas dû à l’habilité du pêcheur, mais à Jésus et à Lui seul. Les pères de l’Eglise nous ont laissé un commentaire très particulier de cette page d’évangile. Pour le poisson disent les Pères, être sorti de l’eau, c’est la mort. Pour l’homme, c’est le contraire.
    Tirer l’homme de l’eau, c’est le sauver.
    Pierre manie le filet de la pêche des hommes pour nous tirer des eaux de la souffrance et de la mort.
    Pierre le pêcheur ne ressemble donc en rien aux autres pêcheurs : il ne les tire pas le poisson de l’eau pour le faire mourir et s’en accaparer et le vendre à son propre profit.
    Le pêcheur – Pierre – n’a d’autre souci que de sauver et de donner la vie aux poissons. Il ne les garde même pas pour lui-même : il les passe au Christ, pour que Celui-ci les sauve de la mort et leur donne la vie éternelle.

    Priez et aidez-moi

    Les foules ont applaudi Benoît XVI lors de son intronisation.
    Abondamment et longuement.

    Il ne mendiait pas ces applaudissements.
    Il ne les provoquait pas, il ne les suscitait pas, ne les prolongeait pas.
    Il était même réservé.
    C’est ainsi que j’ai connu le cardinal Ratzinger depuis toujours.
    Il n’a jamais demandé d’être applaudi.

    Mais il demandait autre chose cette fois-ci et avec insistance. Deux chose même.

    Voici sa première demande :

    « Priez pour moi. »

    C’est ce que nous faisons déjà ici ce soir.

    Nous le ferons chaque jour désormais dans la prière eucharistique de la messe.
    Je vous demande, chers frères et sœurs, de prier pour le pape tous les jours.
    C’est par notre prière intense et persévérante, que nous aiderons Benoît XVI d’être de jour en jour plus et mieux, notre saint Père, le Pierre pour l’Eglise de notre temps. Il nous confirmera dans la foi.

    Confirmons-le à notre tour par nos prières.

    Il y a une deuxième chose qu’il a demandé explicitement, spécialement aux cardinaux :

    ‘ Aidez-moi’ .

    C’est ce que nous ferons : vous et nous, vos évêques.

    En ce moment solennel, je dis en votre nom à vous tous, au nom des évêques de Belgique et en mon nom propre :

    « Très saint Père, nous prierons pour vous et nous vous aiderons par notre fraternelle et entière collaboration et par la chaleur de notre affection filiale .

    Car selon la belle parole de sainte Catherine de Sienne, que nous venons de fêter hier ; « Vous êtes il dolce Cristo in terra ».

    + Godfried Cardinal DANNEELS,

    Archevêque de Malines-Bruxelles

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    sylvie.france
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    00 18/01/2006 00:15
    Les mémoires de Joseph Ratzinger
    Très bel article de nos amis belges
    www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=254&art_id=216329

    Les mémoires de Joseph Ratzinger
    AP

    Mis en ligne le 20/04/2005
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    En mai 1945, des milliers de prisonniers allemands capturés par les Américains marchent lentement vers Bad Aibling en Bavière. Parmi eux, fatigué mais heureux d’être en vie, le jeune Joseph Ratzinger, tout juste 18 ans, qui avait risqué sa vie quelques jours plus tôt en désertant l’armée allemande.

    "En trois jours de marche, nous avons arpenté l’autoroute déserte, dans une colonne qui est progressivement devenue interminable", a ensuite raconté celui qui allait devenir le pape Benoît XVI dans ses mémoires. "Les soldats américains nous photographiaient, les jeunes essentiellement, afin rapporter chez eux des souvenirs de l’armée défaite et de ses hommes vaincus".

    Comme Jean Paul II, Benoît XVI, élu mardi à la tête de l’Eglise catholique, fut marqué par les années terrifiantes de la Seconde guerre mondiale. Le Polonais Karol Wojtyla fut obligé de travailler dans une carrière et échappa de justesse à une rafle à Cracovie.

    L’expérience de l’Allemand Ratzinger fut elle aussi éprouvante, en particulier sa décision, fin avril ou début mai, juste après qu’il eut atteint l’âge d’être recruté dans l’armée allemande, de quitter son unité au risque de sa vie..

    A l’époque, il savait que les redoutables SS n’hésiteraient pas à abattre un déserteur ou à le pendre à un poteau pour l’exemple. Il se rappelle avec angoisse le moment où il a été arrêté par d’autres soldats. "Dieu merci c’était ceux qui en avaient assez de la guerre et ne voulaient pas devenir des assassins", raconte-t-il dans ses mémoires de 1927-1977 sous le titre allemand de "Aus meinem Leben" (de ma vie). "Ils ont dû trouver une raison pour me laisser partir. J’avais mon bras en écharpe à cause d’une blessure".

    "Camarade, tu es blessé. Tu peux y aller", lui disent les soldats.

    Bientôt, le jeune homme rentre chez lui et retrouve son père Josef et sa mère Maria. Sa famille avait assisté à la montée du nazisme en Allemagne. Son père, un policier farouchement opposé au régime nazi, avait déménagé au moins une fois sa famille, après des affrontements avec des militants nazis.


    En 1941, Joseph, 14 ans, et son frère, Georg, sont embrigadés dans les Jeunesses hitlériennes devenues obligatoires pour tous les garçons. Peu après, explique-t-il dans son livre "Le Sel de la Terre", il est exclu en raison de son intention de devenir prêtre.


    En 1943, comme de nombreux adolescents, il est enrôlé pour assister une brigade antiaérienne qui défendait une usine BMW près de Munich. Plus tard, dans le cadre du travail obligatoire, il doit creuser des tranchées antichars. Le 16 avril 1945, il fête ses 18 ans, et suit l’entraînement, avec des trentenaires et même des quadragénaires, des "vieux" que le IIIe Reich à l’agonie enrôle en désespoir de cause.

    Stationné non loin de sa ville natale, il ne précise pas où, il ne verra pas les combats avec l’armée américaine. Après son retour chez lui, les GIs finissent par arriver et installent leur quartier général dans la ferme de ses parents, une bâtisse du XVIIIe siècle.

    Ils l’identifient comme un soldat allemand, lui font revêtir son uniforme, lever les mains en l’air et rejoindre la place du centre-ville où ont été regroupés les prisonniers. Pendant plusieurs semaines, il restera avec les autres parqués derrière des barbelés.

    Le 19 juin, il est finalement libéré et retourne à Traunstein, dans un camion de laitier. Mais la joie de sa famille est atténuée par l’inquiétude car elle est sans nouvelle de son frère. A la mi-juillet, Georg arrive, indemne, bruni par le soleil. Il s’assied au piano et joue un cantique, "Grosser Gott, wir loben Dich" (Dieu très grand, nous te louons).

    "Les mois qui suivront notre liberté retrouvée, que nous avions désormais appris à chérir, font partie des mois les plus heureux de ma vie", écrit Joseph Ratzinger.

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    beatrice.France
    Post: 288
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    00 18/01/2006 14:52
    Un livre en allemand de Peter Seewald
    Je traduis ici un article du journal italien "Panorama", mis en ligne par Suor Lella, que je remercie.

    Voici le lien vers un site allemand où l'on peut acheter le livre:
    Benedikt XVI. Ein Porträt aus der Nähe



    Il faut visiter ce site, car il y a une galerie-photos, avec notamment des photos des grands-parents de Joseph.

    Espérons, nous aussi,(sans trop y croire) que ce livre très "tentant" que l'article nous invite à découvrir, sera traduit en français.
    Ce sont des anecdotes, sans doute, mais comme elles émanent de Peter Seewald, qui non seulement connaît très bien notre Pape, mais, si l'on en juge par les deux livres d'entretiens qu'il a écrit avec lui, semble un homme de grande culture, ces anecdotes sont crédibles.
    Vive les anecdotes, donc, qui découvrent un peu l'homme derrière l'icône. Et quand un journaliste a interrogé Georg R pour écrire son livre.... on a vraiment envie de le lire!!!


    Musique, chats, chocolat... les passions de Benoït,

    Les femmes qui ont compté, la santé fragile, l'humour avec ses étudiants, le plaisir des promenades... En Allemagne, paraît un livre sur Ratzinger, écrit par un journaliste qui le connaît bien. Voici ce qu'il révèle.

    Quand il était archevêque de Munich, on disait qu'il n'utilisait que des mouchoirs blancs et bleus, aux couleurs de la Bavière. C'est probablement une légende, mais il est certain que la terre natale conserve une place spéciale dans le coeur de Benoît XVI.
    Le voyage de la mémoire est déjà mis en chantier: du 10 au 15 septembre, le Pontife retournera en Bavière. Et déjà, quelques étapes ont filtré: Munich, Ratisbonne, le sanctuaire marial d'Altötting, le village natal, Marktl am Inn.
    Son frère Georg espère que le Pape pourra séjourner chez lui, dans le centre historique de Ratisbonne, et écouter le choeur des voix blanches du Dôme qu'il a dirigé jusqu'en 1997. Ou bien s'arrêter à Pentling, au Sud de la ville, dans la petite villa blanche à 2 étages dans le style des années 60, que le même Josef Ratzinger fit construire, et qui est resté sa propriété. Tout près se trouve le cimetière Saint-Joseph, à Ziegetsdorf, où reposent ceux qui lui sont chers.

    La Bravière se prépare à faire un triomphe (NDT: riabbraciare, littéralement "reprendre dans ses bras") son enfant le plus illustre, et la presse allemande, après la froideur initiale, devient plus indulgente à l'égard du "PanzeKardinal", pour avoir subi la contagion du million de jeunes qui l'ont acclamé en Août à Cologne.
    En Allemagne, la réputation du rébarbatif préfet de l'ex Saint-Office cède la place à la fable du timide professeur de théologie appelé aux sommets de l'Eglise. Dans sa patrie, ce qui frappe, c'est l'image "solaire" du Pape souriant qui accueille des milliers de pélerins Place Saint-Pierre, et certains de ses gestes séduisent, comme la visite à la synagogue de Cologne, et le long et amical entretien avec son vieil adversaire, le théologien Hans Küng.

    Des détails inédits sur le passé de Ratzinger sont mis en lumière: les femmes, la politique, la passion pour la musique, la tentation irrepressible des gâteaux, l'amour de la nature, la sympathie pour les chats, la santé fragile, l'humour avec ses élèves, la montée du nazisme.
    Ce sont là les aspects les plus remarquables de la biographie de Benoît XVI, que Panorama a rassemblés en rencontrant à Munich Peter Seewald, journaliste et écrivain, auteur de 2 fameux livres-interviews ecrits en collaboration avec l'actuel Pontife: Le sel de la terre (19996) et Voici quel est notre Dieu (2000).
    Seewald a continué de creuser dans le passé du Pape, il a rencontré ses amis, ses ex-étudiants, il a recueilli les confidences de son frère, et il en a fait un nouveau livre, à paraître ces jours-ci en Allemagne sous le titre Benoît XVI, un portrait de près.(Benedikt XVI. Ein Porträt aus der Nähe)

    Pour Seewald, deux femmes ont joué un rôle clé dans la vie de Ratzinger, toutes deux du nom de Maria: la mère, qui avec sa profonde religiosité a accompagné le petit Joseph dans sa découverte de la beauté de la liturgie, et sa soeur, qui a tout laissé pour le suivre, d'abord dans ses différentes affectations dans les universités les plus prestigieuses d'Allemagne, puis à Munich, quand Ratzinger fut nommé archevêque, puis à Rome, où elle est restée jusqu'à sa mort en 1991. "Avec elle, Ratzinger a perdu un point de référence irremplaçable. La personne qui ne l'a jamais abandonné, et qui, avec son amour et sa simplicité a toujours su lui garder les pieds sur terre", explique Seewald.

    Vu de près, Benoît XVI n'est donc pas le froid théologien que beaucoup prétendent connaître: "Ratzinger est un homme à la sensibilité aigüe, qui s'exprime dans la passion pour la musique et la nature" raconte l'écrivain. Mozart reste son compositeur favori, avant même Bach et la musique sacrée, et il a tenu à ce que son piano l'accompagne jusque dans les appartements pontificaux. La musique, passion partagée à la maison, est un lien qui l'unit à son frère aîné Georg. Avec lui, il partage l'amour de la nature, la nostalgie de l'adolescence passée dans la maison de Traunstein, au pied des montagnes bavaroises, où les deux frères ont continué à faire des excursions.

    Amusant corollaire de l'amour pour la nature, la sympathie pour les chats, que Ratzinger, selon Seewald, n'a jamais caché. "Dans sa maison de Pentling, il prenait même soin des chats du voisinage, et son frère m'a raconté que quand Joseph était à Münster ou à Tubingen, il s'était pris d'une telle amitié pour un chat qu'il lui permettait de le suivre jusque dans la chapelle, quand il allait célébrer la messe. Tandis qu'à Rome, ses amis se souviennent que quand il se promenait dans les rues autour du Vatican, il ne se gênait pas pour s'arrêter et parler aux chats qu'il rencontrait". L'écrivain ne confirme ni ne dément la présence du fameux chat dans la maison du cardinal, qui, selon certains, l'aurait suivi jusqu'aux appartements pontificaux.

    Comme le commun des mortels, l'ex-préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi peut aussi être victime de la tentation: Seewald cite le faible pour les gâteaux, en particulier le "marzapane" bavarois, et le "Baumkuchen", sorte de petite bûche de sucre et chocolat. Tentations que les médecins, surtout ces dernières années, lui ont recommandé de contrôler.

    La santé a en fait toujours été un problème pour Ratzinger, depuis l'enfance, quand, âgé de 2 ans, il faillit mourir de la diphtérie. "Précisément, la santé fragile fut une de ses principales objections -sans succès - à sa nomination comme archevêque de Munich en 1977", raconte Seewald.

    Sa constitution gracile n'empêcha toutefois pas le jeune Joseph d'être enrôlé en 1943 dans la défense anti-aérienne (Flak) à Munich, en même temps que ses camarades du séminaire, qui racontent aujourd'hui combien ce fut difficile pour Ratzinger de se soumettre aux exercices militaires, et d'apprendre à marcher au pas. "Et pour se distraire, le soir, il écrivait des vers en grec, se moquant de ses supérieurs", raconte encore l'écrivain.
    Le sens de l'humour est l'une des caractéristiques les moins connues du caractère du nouveau Pape, mais certains de ses anciens étudiants se souviennent de l'ironie dont il savait faire preuve durant ses cours.

    Enfin, la passion pour la politique: "Ratzinger la suit toujours avec attention, que ce soit la politique italienne ou allemande. Mais plus que les partis, ce qui l'intéresse, c'est la politique sociale", affirme Seewald. "Quand il était archevêque de Munich, il est déjà intervenu directement dans le débat politique, par exemple en demandant que soient accueillis les réfugiéd du Vietnam".
    S'il avait voté aux dernières élections, il aurait probablement choisi les chrétiens-sociaux (CDU-CSU), assure l'écrivain, mais politiquement, il serait plus correct de le définir comme "un libéral à la bavaroise, très sensible aux raisons du fédéralisme".




    [Modificato da beatrice.France 18/01/2006 15.38]

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    beatrice.France
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    Utente Junior
    00 21/01/2006 08:24
    A propos du débat entre Joseph Ratzinger et le philosophe athée P. Flores d'Arcais


    Voici le "résumé" par Henri Tincq, dans le MONDE (21 Janvier), de la "doctrine Ratzingérienne", (encore qu'il se défende d'une telle ambition) telle qu'elle apparait dans le livre évoqué ici, à la veille de la publication de la 1ère encyclique.

    Je remarque que lorsqu'il "cite" le philosophe athée, Tincq est à peine ambigu: c'est lui-même qui parle. Par contre, en ce qui concerne Joseph Ratzinger, on ne craint pas de lui attribuer des aveux implicites !!!!

    Critique
    Les quatre vérités de Benoît XVI
    LE MONDE | 20.01.06 |
    A la veille de la publication de la première encyclique de Benoît XVI, il est intéressant de relire le débat public qui a opposé le cardinal Joseph Ratzinger à Rome, le 21 septembre 2000, au philosophe athée Paolo Flores d'Arcais et la conférence sur "Le christianisme et la vérité" qu'il avait prononcée à la Sorbonne en novembre 1999.


    Ce livre n'est en aucun cas le condensé de la pensée d'un théologien devenu souverain pontife, auteur déjà d'une oeuvre doctrinale considérable, au titre de son enseignement personnel ou de son ancienne fonction de préfet de congrégation romaine. On ne le lira pas non plus comme le rappel des contestations qui ont agité le très long pontificat de Jean Paul II.
    La disputatio Flores d'Arcais-Ratzinger touche aux questions fondamentales de la foi, à la fermeté d'une pensée rationaliste opposée aux enseignements d'une Eglise, au rapport entre l'héritage des Lumières et une morale religieuse particulière.

    La foi n'est pas l'ennemie de la raison. C'est là une conviction traditionnelle de l'Eglise, systématisée par saint Thomas, qu'il oppose à Flores d'Arcais et commente dans sa conférence de la Sorbonne comme pour regretter qu'à l'époque moderne foi et raison se soient "séparées" pour le plus grand malheur non seulement de l'Eglise, mais du temps et de l'humanité.

    Pour Flores d'Arcais, la prétention de l'Eglise à concilier foi et raison contre toute évidence (la "folie" de la Croix, disait déjà saint Paul), à justifier par une "loi naturelle" (qui n'existe pas) sa morale particulière, à considérer sa "vérité" comme une norme l'a conduit aux exactions connues de l'histoire (croisades, Inquisition, etc.) et au rejet du pluralisme philosophique, éthique et politique.
    Pour lui, c'est le mystère Jean Paul II : pourquoi le pape qui s'est révélé, en Pologne, comme l'un des champions de la pensée antitotalitaire a-t-il cédé à la "tentation totalitaire" dans sa façon de gouverner l'Eglise, d'imputer aux Lumières la responsabilité des tragédies du XXe siècle (le rejet de Dieu entraînant l'anéantissement de l'homme), d'affirmer qu'une loi morale éternelle, référée à un Dieu créateur, doit s'imposer à des lois humaines, sous prétexte qu'elles sont votées par des majorités fluctuantes ?

    Pour le futur pape, il n'y a là aucun mystère. Sa joute avec Flores d'Arcais et sa conférence à la Sorbonne lui permettent de déployer sa conception de la "Vérité" : celle-ci ne doit jamais être "imposée", convient-il, avouant implicitement bien des errements de l'Eglise.
    Il ne s'agit pas non plus de restaurer des Etats catholiques, de plaquer des lois religieuses sur des systèmes d'autorité civile. Après les avoir combattues, l'Eglise admet aussi — en partie — l'héritage des Lumières et se rallie sans ambiguïté à la démocratie, aux droits de l'homme, au pluralisme des idées, des religions, des partis.

    Mais, ajoute Joseph Ratzinger dans l'une de ses plus brillantes synthèses théologiques, l'homme ne peut pas se passer d'une "vérité", au risque de verser dans ce qu'il appellera en 2005, à la veille de son élection, la "dictature du relativisme" dans l'individualisme forcené, dans le scepticisme généralisé, au pire dans la barbarie.
    A l'entendre, les droits de l'homme ne suffisent pas à fonder, à eux seuls, une société, des lois, une démocratie. Que serait la responsabilité de l'homme s'il n'était lui-même que sa propre finalité et sa propre loi ? La vérité et la foi, conclut-il, sont des exigences de la raison humaine.

    Aussi l'éloignement du christianisme et du rationalisme lui paraît-il aujourd'hui périlleux. La force du christianisme tient précisément, selon lui, à la "synthèse" entre raison, foi et amour, qu'il a réalisée dès ses origines et que Benoît XVI entend aujourd'hui restaurer pour surmonter la double crise, celle du christianisme comme celle de la pensée rationaliste et laïque. Ce sera, à n'en pas douter, le thème de sa première encyclique justement intitulé Deus est caritas : Dieu est amour.
    --------------------------------------------------------------------------------
    DIALOGUE SUR LA VÉRITÉ, LA FOI ET L'ATHÉISME de Joseph Ratzinger-Paolo Flores d'Arçais. Manuels Payot. 183 p., 16 €.

    Henri Tincq
    Article paru dans l'édition du 21.01.06



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    sylvie.france
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    00 07/03/2006 20:41
    tranche de vie
    www.benoit16lelivre.com/news/62.shtml

    Un pape préparé à rude école,
    sourire dans la souffrance ...



    Benoît XVI a connu la pauvreté, la peur et le travail physique. Pour lui, intellectuel et musicien, ce fut très pénible à vivre. C'était, bien sûr, pendant la guerre. Dès l'installation de Hitler au pouvoir, son père subit toutes sortes de vexations et mis en retraite de son emploi de gendarme rural. Les opinions anti-nazies de la famille était bien connues. Commença une vie d'incertitude, de déménagements de plus en plus lointains vers des campagnes plus catholiques, où les hitlériens étaient moins puissants. le futur pape n'a jamais été sportif, on évitait de le prendre dans l'équipe de foot-ball à cause de sa distraction et de sa maladresse. La famille avait peu de moyens, mais savait transformer les promenades dans les bois en cueillettes nourricières. Ces moments dans la nature ont profondément marqué Joseph Ratzinger et vont lui manquer, maintenant qu'il dans une "prison dorée", selon l'expression de Jean-Paul Ier. Les jardins du Vatican ou de Castelgandolfo sont tirés à quatre épingles...


    Très tôt, le jeune homme se sentit appelé à devenir prêtre et le traité conclu entre la Bavière et le Vatican le protégeait donc contre l'enrôlement dans l'armée allemande. Avec la pression de plus en plus forte avant la défaite, l'Allemagne rompit ce traité comme les autres. Joseph Ratzinger fut d'abord enrôlé dans la défense anti-aérienne, après que la dictature nazie l'eût inscrit comme tout Allemand à l'âge de 10 ans dans les jeunesses hitlériennes. Dans la défense anti-aérienne, pas question de faire porter pâle ou d'oublier une réunion.


    La menace que redoutait le plus les Allemands était l'arrivée par l'Est des Soviétiques. Bientôt, le tout jeune homme fut envoyer creuser à la pelle des fossés anti-chars. Joseph Ratzinger passa la nuit à se distraire en écrivant des vers grecs ... Les outils recevaient un véritable culte : tout grain de poussière devait être nettoyé. Il s'agissait de préparer les adolescents à l'entretien des armes. Les Waffen SS passèrent plusieurs fois haranguer les jeunes épuisés par le travail. Quelques uns cédaient. Chacun était tenu de justifier son refus. Ratzinger répondit qu'il voulait être prêtre, ce qui lui valut insultes et coups. Peu à peu, la discipline de fer céda devant l'épuisement. Les pelles qui brillaient comme des miroirs étaient jetées en tas de boue, les garçons dormaient les souliers aux pieds. L'arrivée des Soviétiques, précédés par des troupes réputées impitoyables, devenait inéluctable. Le bras en écharpe, Joseph Ratzinger réussit à rejoindre la maison familiale, tandis que les SS fusillaient ou pendaient quiconque leur semblait déserteur. Arrivé à la maison, il fallut supporter quelques visites de soldats particulièrement dangereux. Le père du futur pape ne cachait toujours rien de ses opinions. Des représailles pouvaient éclater à tout instant. Le jeune homme fut fait prisonnier par les Américains, où la nourriture ne manquait plus.


    C'est plus tard que son frère Georg revint de guerre, alors qu'on le croyait disparu. Le bruit de ses pas le fit reconnaître, mais l'émotion était trop forte pour parler. Il ouvrit le piano pour jouer un cantique de remerciements. Toute la famille était réunie, vivante et en bonne santé.



    Devenu professeur d'université, Joseph Ratzinger vivra avec sa mère, heureux de gagner sa vie pour offrir à ses parents un peu de confort. Ils achetèrent une maison à Ratisbonne, une jolie petite ville médiévale de Haute-Bavière. Même cardinal, sa mère devenue veuve tint sa maison, avec les mêmes habitudes d'économie de ceux qui ont connu la pauvreté. Fidèle en tout à Jean-Paul II, les deux hommes s'appréciaient beaucoup, avec les même goûts pour la montagne, la musique et la philosophie. Quand mourut le cardinal Ottavianni, qui avait eu les mêmes fonctions que Ratzinger, celui-ci prononça l'oraison funèbre : c'est un immense hommage à l'obéissance des cardinaux. Plus on est élevé dans les grades, plus on a des projets et des désirs, il faut savoir se soumettre en silence au pape qui a une vue d'ensemble. Ce n'était pas facile avec Jean-Paul II, qui prenait son temps et qui fut très diminué par l'attentat, beaucoup plus grave que ce qu'on en a dit à l'époque.



    N'y-a-t-il pas meilleure école pour commander que celle d'avoir obéit ? Le pape sait qu'il a été privilégié de vivre dans une famille unie par l'affection et la prière et c'est le bonheur qu'il voudrait donner à tous, d'une manière ou d'une autre. Comme cardinal, il a toujours mis en priorité le secours aux victimes, sans considération d'argent ou de réputation. Il passait ses vacances à Ratisbonne en faisant des petites visites pour distribuer des secours. Il sait qu'il aura réussi quand les grands chants populaires exprimeront la joie de ceux qui ne connaissent pas le solfège, mais qui ont du coeur.

    Par Eric Lebec | | Lundi 19 Septembre 2005, 11:06 | | Benoît XVI |
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    beatrice.France
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    00 21/03/2006 17:10
    Nouveauté en librairie: "La gloire de Dieu aujourd'hui"
    [SM=g27811]
    Je viens de trouver dans ce qu'il est convenu d'appeler une "grande librairie" un petit livre tout juste sorti des presses de l'imprimerie, dont la signature porte simplement le nom de "Joseph Ratzinger". (titre allemand: "Gottes Glanz in unserer Zeit, Meditationem zum Kirchenjahr")



    L'auteur lui-même (c'est-à-dire notre Saint-Père) le présente, beaucoup mieux que je ne pourrais le faire, avec la simplicité et l'extrême modestie que nous lui connaissons:

    Avant-propos de l'auteur

    Rechercher les choses d'En Haut
    Après y avoir été invité amicalement par l'éditeur, je présente dans ce petit ouvrage certains passages liés à mon activité de prédicateur à Munich. Ces textes correspondent essentiellement à des sermons et méditations sur le jour de Pâques, auxquels j'ai ajouté quelques brèves interventions radiophoniques diffusées tout au cours de l'année. Certaines redites tiennent aux conditions d'élaboration de ces textes. Elles permettent néanmoins d'approfondir la signification d'une même idée en lui apportant différents éclairages et de nouvelles corrélations. Tout ce qui est dit ici ne fait qu'effleurer les grands sujets abordés. J'espère vivement que l'aspect inachevé ou embryonnaire de ces petits textes permettra à chacun de continuer par lui-même le chemin en pensée et en action.
    15 août 1984

    Au cours de mes années romaines, j'ai toujours été invité par la Bayerische Rundfunk, à chaque temps fort de l'année liturgique, à des méditations. C'est alors qu'on m'a suggéré de commenter quelques grands tableaux, présents en si grand nombre dans les églises romaines. A l'approche de mon 70e anniversaire, mon frère me proposa de réunir ces textes. Les émissions radiophoniques et télévisuelles étant par nature éphémères, un ouvrage permettrait de pérenniser les commentaires de ces tableaux et d'offrir ainsi un instrument de compréhension intérieure des fêtes chrétiennes. Telle est l'histoire de ce petit livre. Il n'est certes pas exempt de contingences mais il est susceptible de rendre plus perceptible ce message d'espérance et de réapprendre ce regard intérieur qui nous fait si cruellement défaut dans le flot d'images et de sollicitations qui nous submergent.
    Rome 1996


    Il me semble que le titre aurait pu en être, comme il le dit lui-même, "Rechercher les choses d'En Haut"
    Car à côté de méditations religieuses sur les grandes fêtes de la liturgie catholique (Noël, Pâques, la Pentecôte, l'Ascension, la Toussaint) , on trouve des réflexions très accessibles (ce sont sans doute les transcriptions des chroniques données à la Bayerische Rundfunk) sur notre vie quotidienne, agréablement écrites d'une plume alerte et sans ostentation qui est caractéristique de son style, et que l'on retrouve dans ses discours "a braccio".
    Car le Cardinal Ratzinger ne parle pas pour ne rien dire, il n'a pas besoin d'user de vocabulaire abscons pour dire ce qu'il veut exprimer, ses propos sont denses, et visent toujours à enrichir nos esprit, en élevant nos pensées.

    Il parle de tout, du Carnaval, de la coupe du Monde de football, de la mort, des vacances, des églises que l'on trouve désormais fermées, dans nos pays - et il voit dans cette fermeture un signal d'alarme "avant la chute de la civilisation dans la barbarie", et un constat de la capitulation de l'Eglise "face à la loi de notre époque [..] où tout n'est plus que marchandise, nous y compris".

    Voici un échantillon, si je puis dire, une brève réflexion sur le culte des "vacances" dans nos sociétés post-modernes. Je la lis, et je suis impressionnée par l'incroyable capacité de l'auteur à "communiquer", par le talent du grand théogien érudit pour se mettre à la portée de tous:

    LES VACANCES

    Se mettre en quête

    L' un des phénomènes les plus curieux de notre civilisation moderne est la réapparition d'une dimension nomade dans la société.
    Chaque week-end d'immenses colonnes de voitures se pressent hors des villes avant de revenir à leur point de départ en s'entassant sur des routes désespérément engorgées le dimanche soir. Lorsque les vacances commencent, c'est tout un peuple qui semble partir en voyage. La route est devenue l'un des lieux les plus fréquentés par les hommes dans ce qu'il est convenu d'appeler les pays hautement développés et les investissements consentis dans ce sens sont l'expression d'une disposition psychologique qui fait des hommes d'infatigables voyageurs. On ne peut s'empêcher de se demander " Quelle est la raison d'un pareil comportement? "
    Manifestement, les gens ne se sentent pas complètement chez eux dans leurs appartements. Beaucoup quittent leur domicile aussi souvent que possible. Ce dernier semble davantage l'expression de l'emprisonnement du quotidien qu'un abri où il fait bon demeurer. On pourrait être tenté de dire que cette fuite sur les routes s'apparente à une révolte contre les contraintes du monde du travail et un besoin pressant de liberté, de lointain, d'un lieu vraiment autre où il devient possible de se découvrir soi-même dans la créativité et la liberté. Dès lors, c'est quelque chose de tout à fait profond touchant à l'homme et à sa nature qui s'exprime dans ces migrations humaines régulières des sociétés industrielles. L'homme ne parvient plus à se sentir chez lui, il est traversé d'une inquiétude qui exprime l'attente de quelque chose de plus grand. Il cherche une liberté qui aille au-delà des libertés publiques et de ce qui permet de les satisfaire.
    Ne retrouvons-nous pas ici cette part de vérité des paroles bibliques décrivant l'homme comme un pèlerin dans le monde qui ne saurait constituer sa seule et unique demeure? Ne décelons-nous pas ici cette inquiétude du coeur dont par Saint Augustin qui avait perçu en lui cette quête inquiète, ce quelque chose qui le remuait en permanence, jusqu'à ce qu'il prenne finalement conscience de la raison pour laquelle rien ne parvenait jamais à le satisfaire complètement? L'automobile peut tout à fait apparaître au nomade contemporain comme une expression de sa liberté et de sa propre disponibilité que souligne la racine grecque du mot. C'est pourquoi elle peut lui sembler si irremplaçable au-delà de sa pure fonctionnalité. Mais lui donne-t-elle son moi et sa liberté ou l'emprisonne-t-elle dans l'embouteillage où se retrouvent tous ceux qui tournent en rond dans le vide?
    Les comportements liés aux vacances peuvent donc tout à fait être l'occasion de réfléchir sur nous-mêmes et nous mettre en quête de quelque chose de plus grand que ce que nous osons chercher habituellement. S'extraire d'un quotidien étriqué pour effectuer un voyage qui soit enfin vraiment à la mesure de l'homme : se mettre en route pour chercher l'éternel, la face de Dieu et franchir ainsi toutes les frontières terrestres? Pourquoi ne pas imaginer que ce soit précisément de là-bas qu'il nous soit donné accès à notre liberté et à notre véritable domicile?



    [Modificato da beatrice.France 21/03/2006 17.15]

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    beatrice.France
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    00 28/03/2006 17:52
    Des livres sur Benoît XVI
    Paru aujourd'hui, semble-t'il. L'auteur, Bernard Lecomte, rédacteur en chef au Figaro Magazine, a déjà écrit un livre sur Jean-Paul II.





    J'ai aussi trouvé celui-là, qui date de 2005, mais je ne l'avais jamais vu en librairie. L'auteur en est Christian Terras, animateur ou directeur de la revue gaucho-provocatrice Golias (http://golias.ouvaton.org/), ce qui, dans ces pages, ne constitue évidemment pas un brevet de respectabilité.
    Mais je l'ai quand même acheté, d'abord dans un souci d'archivage, et puis aussi parce que, en le parcourant rapidement, j'ai eu l'impression que Terras ne se laissait pas du tout enfermer dans la carricature facile, style "PanzerKardinal": au contraire, il semble considérer Joseph Ratzinger comme un adversaire, certes, mais un adversaire que l'on respecte, et dont on admire la puissance intellectuelle. Un lecture plus approfondie démentira peut-être cette première impression.





    Enfin, je ne saurais trop recommander la lecture de ce livre en italien, acheté l'an dernier à Rome, et qui a fait récemment parler de lui car la société d'édition qui l'a publié a dû verser des droits d'auteur aux éditions Vaticanes, pour avoir "pillé" les discours et écrits du Cardinal Ratzinger. On y trouve, sous forme lexicale, une réponse rapide à toutes les questions que l'on peut se poser sur sa pensée et ses prises de position sur tous les sujets de société (ce n'est pas du tout un ouvrage de théologie, et c'est d'un accès très facile).
    Malgré ce mini-succés de scandale, et son aspect "vulgarisation" c'est un outil précieux et passionnant. J'ignore malheureusement s'il est encore disponible.



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    sylvie.france
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    00 16/04/2006 22:03
    un signe de respect envers Jésus et l'Elise catholique
    Voilà une très bonne idée, mais je doute fort qu'un tel avertissement soit affiché au générique , ou alors à la fin, écrit en microscopique ; il ne faut pas rêver !

    __________________________

    permanent.nouvelobs.com/etranger/20060416.FAP0760.html?0103

    L'Opus Dei souhaite un message de démenti au générique du "Da Vinci Code"
    AP | 16.04.06 | 02:55


    ROME (AP) -- L'Opus Dei, organisation catholique conservatrice proche du Vatican, a fait savoir samedi à Sony que la diffusion d'un message de démenti au générique du film "Da Vinci Code" serait un signe de respect envers Jésus et l'Elise catholique.

    "Des médias ont écrit que Sony examinait la possibilité de diffuser avant le film un message expliquant qu'il s'agit d'une fiction et que toute similitude avec des faits réels ne serait que pure coïncidence", a déclaré l'Opus Dei sur son site Internet.
    L'organisation catholique a aussi précisé qu'elle avait adressé un courrier en ce sens au siège de Sony Pictures Entertainment au Japon.
    L'adaptation cinématographique du best-seller de Dan Brown, avec Tom Hanks et Audrey Tautou, est attendue le 19 mai prochain dans les salles.

    Réalisé par l'Américain Ron Howard, le film fera l'ouverture du 59e Festival de Cannes le 17 mai 2006.

    Le "Da Vinci Code" soutient l'hypothèse que Jésus aurait épousé Marie-Madeleine et qu'ils auraient une descendance.

    L'Opus Dei y est dépeinte comme une secte assoiffée de pouvoir qui n'hésite pas à recourir au meurtre, notamment pour dissimuler la descendance du Christ.

    Sony Pictures Entertainment avait assuré en février que le film n'avait rien de religieux et n'entendait critiquer aucun groupe, qu'il soit religieux ou pas.

    L'Opus Dei avait alors déclaré qu'elle n'avait pas l'intention d'appeler au boycott du film, mais avait espéré que les "références qui blesseraient les catholiques" seraient coupées au montage.

    Vendredi, à l'occasion du vendredi Saint, le père Raniero Cantalamessa a dénoncé dans son homélie depuis la basilique Saint-Pierre de Rome ceux qui font leur profit en reniant l'enseignement de l'Eglise. AP
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    beatrice.France
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    00 30/04/2006 17:14
    Kephas
    Nous avons déjà parlé de cette revue dans ces pages ( http://83.211.3.34/viewmessaggi.aspx?f=65482&idd=467&p=2 ), et notamment du numéro spécial consacré à la pensée du Cardinal Ratzinger. Je l'ai commandé, et viens à peine de le recevoir.
    En voici un article, signé Dominique Ponneau, directeur honoraire de l'Ecole du Louvre -le plus bref, celui d'accès le plus facile, et ce n'est pas lui faire injure, car il parle de notre Saint-Père en des termes enthousiasmants de finesse et de sympathie, et en plus non dénués d'humour.


    L'esprit ; la douceur ; l'humour ; l'intelligence ; la liberté ; la prière ;
    les petits pas comptés ; petits pas rapides, soutane relevée de la main, sur les marches, pour ne pas s'y prendre les pieds ; le regard espiègle sous le « camauro », petit bonnet fourré, réchauffant les oreilles par grand froid, résurgence des pontificats anciens.
    Benoît, XVIe du nom, comme le bienheureux Jean, XXIIIe du nom, qui portait aussi le capulet, serait-il douillet ? Possible. Et s'il l'est, il en a bien le droit. Il a bien le droit de se protéger. Il en a même le devoir. Nous voulons le garder longtemps !
    Vous vous souvenez : ce n'est pas en Père Noël qu'on nous le présentait naguère, mais en père fouettard. Futur pape, ce Ratzinger ? Vous n'y pensez pas ! Quelle régression ce serait ! Les cardinaux savent tout de même ce qu'ils font ! D'ailleurs, ils sont les scribes du Saint Esprit. Et le Saint Esprit n'est pas régressif : il va toujours de l'avant ! Encore que « le vent souffle où il veut, dit l'Évangile ; et que nul ne sait d'où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de tout homme né de l'Esprit. » De là pourtant à ce que le Saint Esprit fasse naître d'un Ratzinger un Benoît XVI !...
    Eh bien si ! C'est ce qu'a fait le Saint Esprit ! Et il a bien fait !
    On le sentait déjà à un je ne sais quoi de grave, de simple, de majestueux, lors de la messe inoubliable des funérailles de Jean-Paul II. Les feuilles du Livre sur le cercueil, dociles au vent du ciel, le doyen du Sacré Collège, impressionnant d'humilité et de noblesse, s'arrêtant au cri « Santo subito ! », s'élevant de l'esplanade tout entière ! En présence de tous les grands de ce monde rassemblés autour de la mémoire vive de Jean-Paul II, en présence de l'Évangile effeuillé par le Saint Esprit sur le cercueil, en présence de tout le peuple proclamant la sainteté du Pontife en allé, selon l'adage « vox populi, vox Dei », le Cardinal Ratzinger s'arrêta, posa sur l'immense place où l'humanité se recueillait son regard discret, grave, doux, pénétrant, ému, surpris aussi. Je me dis soudain, des millions de gens se dirent : « Serait-ce le futur pape ? » C'était lui. Et le chemin qu'il ouvre est un chemin de lumière. C'est un droit chemin ; le droit chemin. Mais un chemin où l'on avance sans y être contraint. Le chemin de l'évidence. Le chemin de l'amour. « Dieu est Amour » vient-il de nous écrire dans une lettre absolument libre de toute cérébralite, c'est-à-dire toute remplie d'intelligence vraie, où chacun, du plus petit au plus grand, percevra que ce Dieu-Amour est Celui dont pleinement vit et que pleinement rayonne le premier de ses serviteurs et le premier des nôtres. Le titre en effet auquel Benoît XVI semble tenir le plus est celui-ci : « Servus servorum Dei, Serviteur des serviteurs de Dieu ».
    Notre serviteur donc, si nous voulons bien nous mettre, nous aussi, en tenue de service.

    Et puis, Benoît XVI place Mozart au septième ciel de la musique.
    Il a su reconnaître en cet incomparable génie, le génie de l'enfance.
    Benoît XVI, je crois, n'est pas dépourvu de ce génie : le plus grand de tous.

    Dominique Ponneau



    La revue peut se commander grâce à leur site internet: http://www.revue-kephas.org



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    beatrice.France
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    00 02/05/2006 09:41
    Un splendide album
    Un livre de toute beauté, trouvé à la librairie du Vatican.
    Relié en toile rouge, les homélies prononcées par le Saint-Père, illustrées d'une quantité de photos magnifiques, certes déjà vues, mais ici en grand format et excellente qualité.








    D'après nos amies italiennes, on peut aussi le commander à cette adresse:

    Editrice Shalom
    60020 Camerata Picena (AN)
    Via S. Giuseppe, 57


    [Modificato da beatrice.France 02/05/2006 9.49]

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    beatrice.France
    Post: 539
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    00 15/05/2006 09:47
    La Baviera di Joseph Ratzinger
    Ce n'est pas une nouveauté, il date d'il y a presque un an, et nos amies italiennes l'ont déjà évoqué. Je suis cependant trés contente de l'avoir trouvé...



    Il s'agit essentiellement d'un guide pour aider à découvrir la Bavière, pays magnifique, dotée d'une très forte identité culturelle, terre encore rurale, discrète, presque secrète dans sa partie la moins "polluée" par le tourisme de masse (à l'écart, donc, de Munich, des Rives du Danube, des Chateaux de Louis II et des stations de ski). Si on veut se rendre là-bas, "sur les traces de Joseph" et de sa famille, ce guide fournira de précieux renseignements pratiques.
    Il y a aussi, sous forme d'encarts, des petites anecdotes touchantes, comme celle qui est traduite ici (Joseph et Marie).



    Et encore les messages de félicitations envoyés au Pape nouvellement élus par ses "notables" concitoyens. Le langage est parfois convenu, mais pas toujours, comme on peut en juger par le discours du maire de Marktl, et la lettre du directeur du séminaires de Traunstein, empreints d'une émotion authentique.


    Joseph et Maria

    A Pentling, tout le monde se souvient avec une grande affection du célèbre voisin. Ratzinger a su se faire aimer, saluant toujours chacun avec courtoisie, et s'arrêtant souvent chez des amis ou des collègues d'université pour un café ou un petit verre de porto (toujours accepté "exceptionnellement"). Il était aimé de tous pour sa simplicité et sa modestie, même si certains pensaient qu'il était très timide.
    Anna Maria Schur, l'épouse d'un des professeurs de philosophie de la faculté de théologie, et voisine de la maison de Ratzinger, raconte une anecdote curieuse.: "La petite église de St Johanes, à Pentling n'avait (et n'a pas) de curé, parce qu'elle dépend de la paroisse de St-Josef à Ziegetsdorf. Dans cette petite église, Ratzinger célébrait la messe chaque matin à 7 heures, prononçant des homélies extrêmement simples et claires, nullement académiques. Il n'était pas tenu d'y dire la messe, mais pour lui, c'était un plaisir, et un devoir envers la communauté. Chaque matin, par tous les temps, il sortait de chez lui à 6h30, accompagné de sa soeur Maria, et il se rendait à pied à l'église, qui se trouve dans la partie ancienne du village. Les gens l'attendaient le long du chemin, et à peine l'avaient-ils aperçu que fusait l'exclamation: "Voilà Joseph et Marie!"




    Ici, il connaissait tout le monde

    Johann Pelg, curé de la paroisse de St-Josef à Ziegetsdorf, se souvient de son célèbre paroissien: "Quand il était en vacances, comme archevêque de Munich-Freising, il venait souvent ici. Ou même plus tard, il passait prendre un café, puis il allait au cimetière sur la tombe de ses parents. Comme homme, il est simple, modeste, sans prétention. Une chose frappante est qu'il saluait toujours les gens personnellement. Ici, il connaissait tout le monde...




    Il est d'ici...

    Le professeur Wolfang Nastainczyk, prélat, doyen de la faculté de théologie catholique de Ratisbonne, successur de Joseph Ratzinger, se souvient ainsi de son collègue: "On peut dire qu'il était chez lui, à Ratisbonne, aussi à cause de son frère. Il est venu volontiers à cette université, mais il n'était pas connu de tous dans la ville, car c'était une personne très réservée, qui menait une vie très retirée.
    Comme professeur, il était brillant, fascinant. Jamais rigide, même s'il demandait beaucoup à ses étudiants. Ses interventions étaient toujours de très haute volée, tout en restant parfaitement compréhensibles, et attrayantes.




    Félicitations!

    Télégramme de félicitations de la faculté de théologie catholique de Ratisbonne au nouveau Souverain Pontife


    "La faculté de théologie catholique de l'Université de Ratisbonne exprime sa joie énorme pour l'élection comme nouveau Pape du Cardinal Joseph Ratzinger, ex-professeur de Dogmatique et Histoire des Dogmes, et vice-président de l'Université, à ce jour professeur honoraire de la faculté. Comme Pape, Benoît XVI sera le pasteur de l'Eglise Unverselle, restant un théologien exceptionnel, toujours lié à l'Université, à l'Episcopat, et à la ville de Ratisbonna..
    La faculté le félicite de tout coeur, et a accueilli avec fierté, admiration et estime, la nouvelle que cette importante charge lui a été conférée"




    Discours du maire de Marktl am Inn, Hubert Gschwendtner, le jour de l'élection de Benoît XVI

    Chers concitoyens de Marktl,


    "Habemus Papam", nous avons un nouveau pape! C'est la nouvelle que les media nous ont transmise de Rome, et de cela, tous nous nous sommes réjouis. Mais quand nous avons su que le nouveau Souverain Pontife Benoît XVI est un cityen natif de Marktl, la joie s'est transformée en enthousiasme. Rempli d'orgueil et de reconnaissance, je dis: ici, nous nous trouvons devant la maison natale du Pape Benoît XVI, 11 Marktplatz, où un 16 avril à 4h15 est venu au monde Joseph Alois Ratzinger.
    Quand, le 13 juillet 1997, le Cardinal Joseph Ratzinger est devenu citoyen d'honneur de notre commune, j'avais dit ces mots: "Nous, citoyens de Marktl, nous sommes fiers de pouvoir honorer un représentant de l'Eglise Catholique aussi important, aussi célèbre dans le monde entier". Et aujourd'hui, plein de respect, j'ajoute: "C'est à peine si nous réalisons que ce que nous avons tant espéré, désiré, et même rêvé, durant ces jours derniers, écoulés dans la trépidation de l'attente, s'est finalement avéré. Nous nous rendons à peine compte que le nouveau Pape est natif de Marktl.".
    Nous, citoyens de Marktl sommes heureux et nous faisons de tout notre coeur nos voeux au Pape Joseph Ratzinger.
    Votre Sainteté, nous sommes remplis de respect pour ce que vous avez accompli jusqu'à présent, ce que vous avez réussi dans votre vie. Nous connaissons les difficultés et les problèmes liés à votre ministère de Cardinal. Nous savons aussi que cette nouvelle charge écclésiale, avec de nouveaux devoirs et de nouvelles questions, représente un défi encore plus grand.
    Malgré cela, je crois, et nous croyons tous, que votre expérience, votre conscience, votre intelligence et votre autorité, mais surtout votre foi profonde, vous rendront possible de guider la grande Eglise Catholique vers un bon avenir.
    Avec le plus grand respect, reconnaissance et une grande gratitude, nous vous présentons "Santo Padre" les souhaits de toutes les femmes et de tous les hommes de Marktl. Dans le même temps, je vous invite d'ores et déjà cordialement à rendre visite à votre village natal.
    Nous vous souhaitons tout le bien possible, mais par-dessus tout, la santé, la force, et la Bénédiction de Dieu.




    Félicitations!
    Les voeux du séminaire St-Michael à Benoît XVI


    Cher Saint-Père Benedetto,
    Remplis de joie pour votre élection comme Evêque de Rome et Pape de l'Eglise Universelle, nous vous transmettons, au nom de la communauté du Séminaire de St-Michael de Traunstein, nos souhaits les plus fervents de bonne chance, et de bénédictions.
    Nous vous connaissons bien, et nous apprécions depuis tant d'années l'homme que le monde découvre avec une telle surprise: ouvert et disponible, gentil et d'âme noble, intelligent et en même temps cordial.
    C'est vrai que la jeunesse 'veut des choses grandes, désire le bien'.
    Nous en faisons chaque jour l'expérience ici aussi, dans ce séminaire, et je suis personnellement convaincu que vous vous souviendrez volontiers de vos rencontres avec la jeunesse de votre patrie.
    Nous vous accompagnerons volontiers de nos pensées de gratitude, de nos prières intenses, dans vos innombrables devoirs. Et même s'il sera désormais plus difficile de vous atteindre, nous vous serons encore plus liés par le coeur et l'amitié.

    Thomas, Frauenlab, Directeur du Séminaire



    Ces témoignages sont à rapprocher de la rubrique que j'avais ouverte et que j'avoue à ma confusion n'avoir jamais poursuivie:
    Documents divers

    Il y avait notamment le fac-similé de la lettre envoyée par le maire de Marktl à Benoît, après l'élection... malheureusement, en allemand.





    [Modificato da beatrice.France 15/05/2006 11.36]

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    +Kiko+
    Post: 176
    Registrato il: 15/03/2006
    Utente Junior
    00 16/05/2006 00:15
    Voici à peu près la traduction de la lettre en question. Je tiens toutefois à faire remarquer qu'il y a certains subtilités de la langue allemande intraduisible dans notre pauvre langue française...

    [SM=g27823]


    Très Saint Père,

    C'est avec une grande joie et beaucoup d'actions de grâces que nous avons appris Votre élection.

    Moi, en tant que maire, mais aussi tous les habitants de Marktl, nous sommes fiers et heureux de cet événement

    Au nom des habitants de Marktl je me dois de Vous faire part de la joie générale. Je Vous souhaite beaucoup de santé, beaucoup de force, et la grâce de Dieu pour Votre oeuvre, dans le travail dont Vous êtes responsable, c'est à dire d'être le nouveau chef de l'Eglise universelle.

    Avec mes salutations amicales,

    Hubert Gschwendtner

    PS : je Vous envoie ci-joint, Votre Sainteté, le court discours spontané que j'ai tenu à prononcer à l'occasion de Votre élection.
    _________________________
    « Non abbiate paura di Cristo ! Egli non toglie nulla, e dona tutto ! »
    Benedetto XVI

    www.ratzinger2005.skyblog.com
  • SimplyMe
    00 16/05/2006 00:21
    Re:

    Scritto da: +Kiko+ 16/05/2006 0.15
    Voici à peu près la traduction de la lettre en question. Je tiens toutefois à faire remarquer qu'il y a certains subtilités de la langue allemande intraduisible dans notre pauvre langue française...

    [SM=g27823]


    Très Saint Père,

    C'est avec une grande joie et beaucoup d'actions de grâces que nous avons appris Votre élection.

    Moi, en tant que maire, mais aussi tous les habitants de Marktl, nous sommes fiers et heureux de cet événement

    Au nom des habitants de Marktl je me dois de Vous faire part de la joie générale. Je Vous souhaite beaucoup de santé, beaucoup de force, et la grâce de Dieu pour Votre oeuvre, dans le travail dont Vous êtes responsable, c'est à dire d'être le nouveau chef de l'Eglise universelle.

    Avec mes salutations amicales,

    Hubert Gschwendtner

    PS : je Vous envoie ci-joint, Votre Sainteté, le court discours spontané que j'ai tenu à prononcer à l'occasion de Votre élection.



    Merci @Kiko pour cette belle traduction et merci @Beatrice pour tous ces articles intéréssants.
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    beatrice.France
    Post: 545
    Registrato il: 16/09/2005
    Utente Senior
    00 16/05/2006 08:55
    Re:

    Scritto da: +Kiko+ 16/05/2006 0.15
    Voici à peu près la traduction de la lettre en question. Je tiens toutefois à faire remarquer qu'il y a certains subtilités de la langue allemande intraduisible dans notre pauvre langue française...

    [SM=g27823]


    Merci beaucoup, cher kiko, c'est ce qui s'appelle un travail d'équipe!!
    [SM=g27836] [SM=g27836]

    [Modificato da beatrice.France 16/05/2006 8.55]

  • SimplyMe
    00 19/05/2006 01:34
    Voici quel est notre Dieu - par Cardinal Ratzinger

    Cliquez sur l'image pour l'aggrandir

    Dans cette oeuvre exceptionelle, celui qui est devenu notre nouveau pape s'adressait au coeur et à l'intelligence de tous les hommes et les femmes de bonne volonté. Non, l'Eglise n'est pas "dépassé". En tout temps, son message éternel rejoint l'intime conviction des hommes et des femmes car son message est le message même de Jésus Christ, le Fils de Dieu venu dans notre humanité révéler que Dieu son Père est notre Père et qu'il nous aime!
    Non, l'Eglise n'est pas "conservatrice". Du Trésor qu'elle a reçu en dépôt, elle tire à chaque époque du neuf pour annoncer de manière toujours vivante la Bonne Nouvelle du vrai bonheur!
    Non, l'Eglise n'ignore pas les défis de la vie dans notre monde post-moderne. L'Eglise est "experte" en humanité, loin de tout moralisme, elle annonce l'Evangile de la vraie liberté!

    A toutes les questions que nous nous posons dans notre conscience la plus intime, le nouveau pape répondait dans ce livre avec une profondeur et une clarté rares, sans jamais éluder les plus difficiles, sans jamais reculer devant celles dont certains pensent qu'elles genent l'Eglise.
    Une oeuvre de fond qui illumine l'intelligence de la foi.

    ---------------------------------------------------------------

    Un commentaire d'un lecteur trouvé dans amazon.fr :

    Un livre qui explique dans un langage clair les principes majeurs du Christianisme et qui fourmille de réflexions passionnantes sur les passages-clefs des Evangiles.

    Un exposé et une méditation sur la foi chrétienne à mettre dans toutes les mains!


    [SimplyMe: Comme je possède aussi ce livre, je peux confirmer que c'est un trésor à garder pour longtemps. Je le recommande vivement à toutes et à tous.]
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    beatrice.France
    Post: 554
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    Utente Senior
    00 19/05/2006 06:38
    Re: Voici quel est notre Dieu - par Cardinal Ratzinger

    Scritto da: SimplyMe 19/05/2006 1.34



    Ce livre est vraiment passionnant à lire, plein d'humanité, c'est le premier que j'ai lu, juste après l'élection, et, il faut le dire, il est d'un abord très facile.
    Je me permets d'ajouter que c'est le second livre d'entretiens du Cardinal Ratzinger avec le journaliste bavarois Peter Seewald, après "Le sel de la terre". Ce n'est pas une figure de style que de dire qu'il répond vraiment de façon claire, et sans "langue de bois", à quantité que questions que l'on se pose -sur la Création, la morale chrétienne, etc.



    Peter Seewald est par ailleurs l'auteur d'une biographie illustré, Der Deutsch Papst, et plus récemment, d'une autre biographie, Benedikt XVI. Ein Porträt aus der Nähe (cf ci-dessus, post n° 288), malheureusement pas traduits en français.
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    beatrice.France
    Post: 558
    Registrato il: 16/09/2005
    Utente Senior
    00 24/05/2006 16:25
    Une bien belle BD
    Voici un livre vraiment adorable, trouvé par hasard à la librairie du Sacré-Coeur de Montmartre, et qui raconte sous forme de bd, les dernières années de Jean-Paul II, et la vie de Benoît XVI. Les dessins sont jolis, mais fort réalistes, et le texte est émouvant - même si les connaisseurs que nous sommes pourront y relever une ou deux erreurs mineures.
    Il est en vente à la librairie catholique qui en donne sur son site un résumé pertinent:

    "Dominique Bar fit ses études artistiques à Liège. Sa première bande dessinée fut publiée en 1989 dans Tintin Reporteur. Depuis, il a écrit plusieurs ouvrages dont « Jean-Paul II » en trois tomes, et « l’Aventurier de Dieu », biographie du Père Van Straaten.
    Guy Lehideux, dessinateur de BD, scénariste et enseignant à Paris, est auteur et producteur d’émissions télévisées. Journaliste, spécialiste de la BD religieuse. Faisant suite aux précédents ouvrages, le premier tiers de celui-ci relate la fin du pontificat de Jean-Paul II. Et, à cette occasion, sa dernière visite à Lourdes rappelle la proclamation du dogme de l’Immaculée conception par le Pape Pie XII en 1950. Ensuite, l’ouvrage retrace les derniers jours du Saint Père et, tels que nous l’avons tous vécu à la télévision, la très grande place prise par les jeunes au moment de son inhumation.
    Puis c’est le conclave qui aboutit à l’élection du Cardinal Ratzinger et un intéressant rappel historique explique très clairement comment cette élection se déroule.
    Tout le reste du livre apprend au lecteur à connaître notre nouveau pape : les raisons qui l’ont conduit à choisir le nom de Benoît (et une page sur le grand saint fondateur de tant de monastères) ; puis le récit de sa vie, depuis une enfance et une jeunesse studieuse et troublée par les drames du nazisme dominant son pays.
    La forme de bande dessinée se prête particulièrement bien au récit des derniers jours de Jean-Paul II, de l’émotion et de la ferveur qu’il a suscité dans le monde entier. Elle convient également mieux qu’on ne pourrait le penser à donner une première approche de la personnalité de Benoît XVI.
    Bien que présenté sous la forme de Bande Dessinée, il ne s’agit pas d’un livre pour enfants ; ceux-ci ne seraient pas capables d’en comprendre toute la richesse (et ne liraient sans doute tous les textes). L’ouvrage est donc destiné à la fois aux adolescents et aux nombreux adultes qui manquent de temps pour lire."
    Marie-Thérèse de Heaulme


    En voici un échantillon, qui permet de se faire une idée de la qualité des illustrations, et du texte: ce sont les vignettes correspondant à la biographie de Benoît XVI, depuis sa naissance, jusqu'à son élection au trône de Pierre.
    Quiconque a lu l'autobiographie du Sant-Père y reconnaît parfaitement les évènements illustrés ici: la naissance du petit garçon par une très froide journée d'avril et le baptême immédiat auquel les deux aînés ne peuvent assister, l'enfance heureuse à Tittmonning (très bien représentée), puis l'écolier studieux à Aschau, les parents, la grande soeur, la famille aimante et unie, la maison de la Huffschlag, le retour chez lui du jeune soldat blessé, épargné par un autre soldat, après la période de travail obligatoire, la capture par les américains, les retrouvailles avec Georg, combattant du front italien, le séminariste, le jeune prêtre en proie aux doutes, le cardinal...
    En cliquant sur le lien, on peut les voir en format plus lisible:


    Couverture



    Biographie, page 1



    Biographie, page 2



    Biographie, page 3



    Biographie, page 4



    Biographie page 5



    Biographie, page 6



    [Modificato da beatrice.France 24/05/2006 18.07]

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