Chers Tous,
Me voilà de retour de Fátima, le cœur tout chargé d’émotions, de souvenirs impérissables, de rencontres merveilleuses, de grâces divines, et surtout… d’amour, un amour fou. J’ai vécu un pèlerinage tout à fait exceptionnel, sans doute l’un des plus beaux de toute ma vie. Permettez-moi de vous le raconter brièvement ; j’en parlerai peut-être davantage quand j’aurai plus de temps.
Notre groupe de pèlerins est arrivé le jour de l’Ascension vers midi. Nous avons été logés à l’intérieur même du sanctuaire, à la
Casa Nossa Senhora do Carmo. Le service était impeccable, tout était parfait, et ma chambre était à quelques mètres seulement de la suite pontificale où Paul VI et Jean-Paul II avaient été logés. Pour aller à la basilique il suffisait simplement de sortir et de traverser une allée. Cela était beaucoup plus commode qu’à Lourdes où les hôtels sont en ville.
Je suis arrivé sur l’esplanade ; devant moi se trouvaient à quelques mètres la basilique et la chapelle des Apparitions. À cette vue j’ai été frappé d’une vive émotion et les larmes me sont montées aux yeux. Je suis alors tombé à genoux sur le sol et ces paroles sont spontanément montées de mon cœur jusqu’à mes lèvres : « Jésus je T’aime plus que tout, Seigneur je T’aime dans le très Saint Sacrement, merci Vierge Marie, merci mon Dieu de l’amour pour le Pape que Tu as mis dans mon cœur ! », et j’ai déposé un baiser sur les médailles de Benoît XVI et de Notre-Dame de Fátima que je porte autour du cou.
Je suis d’abord allé prier à la basilique, qui est une grande église, toute blanche, très sobre, et majestueuse. Je me suis recueilli avec beaucoup de ferveur sur les tombes des Bienheureux François et Jacinthe, ainsi que de Sœur Lucie, qui est retournée à Dieu il y a un peu plus d’un an.
Après cela je me suis rendu à la
capelinha, la petite chapelle construite sur le lieu des Apparitions. L’après-midi s’est écoulée calmement, et vers le soir, quand il faisait moins chaud, j’ai fait le
caminho da penitência, le chemin de la pénitence. Il s’agit d’une longue bande de marbre qui part du fond de l’esplanade et qui va jusqu’à la chapelle. On doit y avancer sur les genoux, ce que j’ai fait, tout en récitant le très Saint Rosaire. Vers la moitié du chemin, j’ai commencé à beaucoup souffrir, mais j’ai été très heureux de pouvoir moi aussi répondre à l’appel de Notre-Dame en me sacrifiant et en souffrant pour l’amour du Christ, pour la conversion des pécheurs, pour le Saint-Père, et en réparation des offenses commises contre le Cœur Immaculé de Marie. J’ai recommencé cet exercice le lendemain et le surlendemain ; mes genoux sont ensanglantés, mais ce fut sans aucune doute pour moi l’instant le plus fort de ce pèlerinage.
La procession du soir fut aussi très belle, mais je fus assez étonné de voir si peu de monde. Le lendemain nous fîmes le Chemin de Croix qui se trouve à deux kilomètres du sanctuaire. Nous vîmes également le
cabeço où l’Ange du Portugal était apparu aux pastoureaux pour les préparer à la venue de la Mère de Dieu. J’ai également eu le bonheur d’aller à Aljustrel, le hameau où vivaient les enfant. J’ai vu la maison de Lucie ainsi que celle de Jacinthe et François, où se trouvait encore le lit où le petit berger était mort. Mais surtout, la Sainte Vierge me fit la grâce de rencontrer la nièce des deux enfants, une vieille dame très aimable, qui accepta avec beaucoup de gentillesse d’être photographiée. Ce fut pour moi une immense émotion que de me rendre dans cette petite maison portugaise, où le grand Saint Josémaría était entré quelques décennies plus tôt. L’après-midi j’assistai à la Messe à la basilique du sanctuaire.
Le samedi était le dernier jour de notre pèlerinage. Nous partîmes après le repas de midi, mais j’eus tout de même le temps le matin d’aller à la Messe, de prier le Rosaire, et de faire le chemin de pénitence. Je suis parti avec un peu de peine certes, mais le cœur comblé par la Vierge Marie. Notre groupe était très sympathique, très fervent et en même temps très convivial. Nous avons été un peu comme une famille, nous avons partagé des moments de rire, de prière, de partage, et la personne qui nous conduisait avait tout organisé à la perfection. J’ai eu aussi l’occasion de faire de l’apostolat dans notre groupe, et on m’a donné la parole afin d’expliquer un peu l’appel universel à la sainteté proclamé par le Concile Vatican II, et la recherche de Dieu dans la vie ordinaire et le travail. Ma « prédication » a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme et j’ai aussi distribué le paquet d’images que j’avais emmené.
J’ai également rencontré des personnes très aimables qui m’ont laissé leur adresse, en particulier un prêtre du Brésil, et une commerçante de Fátima qui était de la famille de Maria des Neves, la jeune fille dont la Vierge avait parlé dans Sa première Apparition. J’ai acheté quelques souvenirs, des chapelets, des images, des médailles, trois jolies statues de la Vierge, quelques crucifix pour chez moi, quelques livres aussi.
Ce pèlerinage m’a beaucoup apporté. Je pourrais le résumer en disant qu’il m’a donné un plus grand amour pour la Vierge Marie, pour le Saint-Père, et avant tout pour le Christ dans le Saint-Sacrement et dans Sa Passion ; il a aussi mis en moi un plus ardent désir de sainteté, d’amour de Dieu et de mortification, et puis… une plus grande envie d’approfondir ma connaissance de la langue portugaise. Durant ces quelques jours, j’ai beaucoup prié, beaucoup souffert, mais surtout… beaucoup aimé. Pour tout cela, merci Vierge Marie, merci Notre-Dame de Fátima !
Bien amicalement à tous, en union de prières,
Jean-François