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Il y a un an: le 19 avril 2005 dans la presse

Ultimo Aggiornamento: 17/05/2006 18:11
10/04/2006 20:04
 
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Avril 2005
A l'époque, j'avais rassemblé une vaste documentation, une grande partie est sur support papier, et doit donc être scanné.

Beaucoup d'articles sont déjà parus dans ce forum, ou même encore en ligne sur Internet, et tous ne sont pas dignes d'intêret, mais certains sont peut-être "perdus" ou inédits.
Si d'autres contributions sont disponibles, nous aimerions bien les voir figurer -au moins sous forme de lien- ici. Même s'il s'agit de contributions non francophones.

[Modificato da beatrice.France 10/04/2006 20.58]

10/04/2006 20:06
 
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Dans l'hebdomadaire LA VIE (avril 2005)

[Modificato da beatrice.France 10/04/2006 20.11]

11/04/2006 07:56
 
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Dans le FIGARO du 21 avril 2005
Témoignage de l'évêque d'Angers.
Je retiens "Quiconque a travaillé avec lui a pu être impressionné par son intelligence hors du commun, aussi fine que puissante".
La conclusion laisse ouverte la question sur la couleur de ses yeux. Mais ils sont tellement limpides qu'ils ne peuvent pas être marron. Il s'agit pour moi d'une autre couleur, indéfinissable, et que le Seigneur a inventé tout exprès pour lui...

11/04/2006 08:37
 
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Hors-Série du FIGARO, avril 2005
Ces hors-série, sous l'impulsion de leur directeur Michel de Jaeghere, sont des publications de grande qualité.
Celui -ci, paru dans les jours qui ont suivi l'élection, doté d'une iconographie très riche, contient aussi une mine d'informations inédites sur (en vrac) le conclave, l'héritage de Jean-Paul II, la cité du Vatican, les enjeux du pontificat, la pensée de Joseph Ratzinger. Et surtout -cela mérite d'être souligné- sans malveillance.
En témoigne l'éditorial.
Contrairement aux "papiers bâclés" parus dans l'ensemble de la presse à ce moment-là, il reste d'ailleurs totalement d'actualité.



Texte en plus grand format ici: http://static.flickr.com/

[Modificato da beatrice.France 11/04/2006 10.00]

11/04/2006 21:10
 
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Il y a un an, la méditation du Cardinal Ratzinger, pour le Chemin de Croix
Rappelons-nous... en particulier, la méditation de la neuvième station:

Que peut nous dire la troisième chute de Jésus sous le poids de la croix ? Peut-être nous fait-elle penser plus généralement à la chute de l’homme, au fait que beaucoup s’éloignent du Christ, dans une dérive vers un sécularisme sans Dieu. Mais ne devons-nous pas penser également à ce que le Christ doit souffrir dans son Église elle-même ? Combien de fois abusons-nous du Saint-Sacrement de sa présence, dans quel coeur vide et mauvais entre-t-il souvent ! Combien de fois ne célébrons-nous que nous-mêmes, et ne prenons-nous même pas conscience de sa présence ! Combien de fois sa Parole est-elle déformée et galvaudée ! Quel manque de foi dans de très nombreuses théories, combien de paroles creuses ! Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! Combien d’orgueil et d’autosuffisance ! Que de manques d’attention au sacrement de la réconciliation, où le Christ nous attend pour nous relever de nos chutes ! Tout cela est présent dans sa passion. La trahison des disciples, la réception indigne de son Corps et de son Sang sont certainement les plus grandes souffrances du Rédempteur, celles qui lui transpercent le coeur. Il ne nous reste plus qu’à lui adresser, du plus profond de notre âme, ce cri : Kyrie, eleison – Seigneur, sauve-nous (cf. Mt 8, 25).





Image sur le Site du Saint-Siège

Via Crucis- Site du Vatican

12/04/2006 22:40
 
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Josef Ratzinger POURRAIT devenir le prochain pape
www.topchretien.com/topinfo/affiche_info_v2.php?Id=8035

Article intéressant du Grand Voyant du "Monde" ..... bravo et merci Monsieur Tincq [SM=g27811]






13/04/2006 03:45
 
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MAIS QUELLE GRANDE SURPRISE VENANT DU MONSIEUR TINCQ! Sylvie, c'est une tres belle article, plus 'clairvoyant' que la plupart des articles sur Ratzinger pre-Conclave. Ma apres, qu'est devenu de M. Tincq? Ses articles sur Benoit ne sont pas du tout a ce haut, ni si positif! MERCI!
15/05/2006 14:08
 
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Dans le FIGARO, le témoignage du Cardinal Lustiger
Le Figaro du 21 Avril 2005

Jean-Marie Lustiger: «Benoît XVI a une amitié de coeur pour la France et la culture française»

Le cardinal archevêque émérite de Paris, Jean-Marie Lustiger, est un proche du nouveau Pape, Benoît XVI. Cette élection éclair, explique-t-il, s'est déroulée dans un climat «d'évidence paisible» ayant suivi des discussions au cours desquelles les difficultés de l'Eglise ont été mises à plat, «dans la clarté». Le cardinal Lustiger estime qu'il faudra «réévaluer» les préjugés concernant celui à qui on a «taillé une armure» lorsqu'il était à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi. «Il faudra apprendre à le connaître», explique-t-il encore en soulignant combien le fait d'avoir élu un Allemand est «un admirable signe de réconciliation».

Propos recueillis au Vatican par Sophie de Ravinel
[21 avril 2005]

«Sa culture, son ouverture sur la pensée contemporaine sont très remarquables», déclare Jean-Marie Lustiger à propos de Joseph Ratzinger

LE FIGARO – Pouvez-vous nous dire dans quel climat s'est déroulée l'élection de Benoît XVI?

Jean-Marie LUSTIGER. – Le conclave a duré vingt-quatre heures, très exactement, puisque nous sommes entrés lundi après-midi et que nous avons terminé le mardi après-midi. Il s'est agi d'une véritable expérience spirituelle de communion, dans une atmosphère de prière et de paix. Cela m'a frappé, cela a frappé tout le monde. Je sais que, à l'extérieur, on veut essayer d'imaginer ce qui s'est passé. Mais il ne s'est agi ni d'un contrat politique ni d'un plébiscite, plutôt d'une sorte d'évidence paisible. Aux yeux de l'ensemble des cardinaux, d'autre part, les discussions qui ont précédé ont permis de faire état de toutes les difficultés et de tous les problèmes. Tous cela s'est passé dans la clarté.

L'évidence était-elle déjà sensible pendant les congrégations générales?

Je ne peux rien vous dire de plus.

Est-ce une continuité de Jean-Paul II, un changement radical?

Benoît XVI assume pleinement l'héritage de Jean-Paul II dont il a été le principal collaborateur. Mais en même temps, il est évident que la personnalité est toute différente. Le style aussi. Bien qu'il y ait des traits communs entre eux.

De quel type?

Benoît XVI est certainement un intellectuel de très grande volée. Il est, si l'on peut dire, le dernier représentant de la génération des très grands théologiens qui ont fait le concile Vatican II, même si lui y a participé dans sa totalité à titre d'expert. Et non d'évêque, comme Jean-Paul II. Sa culture, son ouverture sur la pensée contemporaine sont très remarquables. Il a tenu récemment à Munich un dialogue important avec le philosophe Habermas, l'une des têtes de l'école de Francfort, qui fut marxiste et qui a été largement marqué par le marxisme. Ce dialogue public sur la philosophie contemporaine et la vision du monde, tout à fait étonnant et publié en Allemagne, fera certainement beaucoup de bruit en France lorsqu'il sera traduit. Comme Jean-Paul II, il parle couramment plusieurs langues, les langues principales européennes.

Quelles sont les différences de caractère?

Ce sont deux hommes très différents, de par leur histoire et leur âge. Cependant, comme Jean-Paul II, Benoît XVI a connu la guerre. Il a vécu sa jeunesse dans l'Allemagne nazie, dont tout jeune homme il a perçu les errements. Le milieu catholique qui l'a formé n'avait là-dessus aucune complaisance. Il sait ce qu'ont coûté les totalitarismes à l'humanité et à l'Eglise.
Sa culture esthétique est aussi très vaste, c'est un très bon musicien et pianiste. Il a passé sa jeunesse à trente kilomètres de Salzbourg et est imprégné de Mozart. D'autre part comme Jean-Paul II, il a une amitié de coeur pour la France et la culture française.
Je l'ai invité plusieurs fois pour des conférences importantes à Paris qui, à chaque fois, ont été très remarquées, même si cela n'est pas devenu un événement dit «médiatique», allez savoir pourquoi.

Benoît XVI a été considéré ces dernières années comme «le grand inquisiteur». Il en plaisantait lui-même...

Il a été chargé d'une mission difficile par Jean-Paul II, puisqu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. On ne lui demandait pas de se mettre en avant ni de faire de la communication, mais de préciser ce qui est conforme ou non à la fois catholique. Il l'a fait avec honnêteté et précision, utilisant le langage technique requis pour cette tâche. Du coup, on lui a taillé un costume, une armure! J'ai relevé que, dans les journaux, on ne pouvait pas citer son nom sans dire le cardinal allemand ou le «panzerkardinal». Il faudra réévaluer ces préjugés et découvrir qui il est réellement.

Vous qui le connaissez de près, comment le définissez-vous?

C'est un homme d'une grande délicatesse, d'une intelligence extrêmement ouverte, bienveillante et très pénétrante. Interrogez les évêques français qui ont tous eu un entretien avec lui, en groupe, au moment de leur visite quinquennale Ad limina. Tous vous diront la qualité de son accueil et de sa réflexion, qu'il était attentif aux problèmes et aux difficultés exposées.

Dans son discours d'hier, Benoît XVI a souligné l'importance de l'oecuménisme. Pourtant au cours des dernières années, ses relations avec les autres Eglises chrétiennes n'ont pas toujours été faciles...

La volonté oecuménique est, de sa part, forte et entière. Mais pour faire l'oecuménisme, il faut être plusieurs à le vouloir. La vraie question de l'oecuménisme contemporain est qu'il ne peut y avoir de véritable unité chrétienne que dans une véritable communion dans la foi. Qu'est-il nécessaire de croire pour se reconnaître comme chrétien? Là est le problème, le problème principal. Il ne se pose pas dans les relations avec les Eglises de l'orthodoxie. Dans le protestantisme des nouveaux mouvements évangéliques, malgré une forte opposition à l'Eglise catholique, on trouve cette même communion dans la foi. Dans le discours prononcé hier, Benoît XVI a commencé à parler de l'oecuménisme après une réflexion importante sur le mystère du Christ et de l'Eglise. Il ne s'agissait donc pas d'un discours politique ou d'un programme au sens habituel du mot, mais d'une exhortation à l'Eglise. L'importance de la mention de l'oecuménisme apparaît encore plus grande dans ce contexte.

Le cardinal Ratzinger avait fait des racines chrétiennes de l'Europe une sorte de combat...

Son discours correspond à l'évidence qui est celle de la plupart des pays européens mais qui n'est pas la nôtre. Cette évidence est la suivante: on ne peut pas construire un avenir sans la conscience d'un passé commun. Et ce qu'il dit reflète la pensée de la plupart des pays d'Europe centrale. C'est à nous de la comprendre car l'Europe n'est pas à notre image de Français. Nous pouvons y être reçus avec notre originalité. Mais il faut accepter l'originalité des autres.

Les relations avec l'Islam seront un défi majeur pour ce pontificat. Comment s'y prendra-t-il?

Ce n'est pas seulement sur Benoît XVI que ce problème repose mais sur l'ensemble des peuples marqués par l'Islam ainsi que sur les autres nations, sur les autres cultures. Car il y a un véritable problème mondial en ce moment à ce sujet. L'Eglise peut avoir un rôle médiateur mais, là aussi, il ne peut y avoir de progrès unilatéral dans la compréhension et dans le dialogue. Il faut que les efforts viennent du côté de l'Islam comme des autres cultures.

Poursuivra-t-il la voie tracée par Jean-Paul II et ses prédécesseurs dans le dialogue avec le judaïsme?

De son côté, il est parfaitement au fait de tout ce que Jean-Paul II a fait, en plus de sa culture personnelle. Benoît XVI est parfaitement averti et sensible au problème des relations avec le judaïsme.

Que pensez-vous du fait qu'il s'agisse d'un Allemand?

Je pense que c'est un très bon signe, un admirable signe de réconciliation. Si on l'accuse d'avoir été dans la Hitlerjugend, il s'agit vraiment d'une infamie. Je ne sais pas s'il y a été, c'est probable puisque tous les petits Allemands y étaient. Mais il n'a pactisé avec rien de ce genre. Il est né en 1927...

Pourquoi le nom de Benoît?

Il a choisi ce nom à cause de Benoît XV, le pape de la paix au moment de la Première Guerre mondiale, qui a été la première grande catastrophe du XXe siècle, qui a saigné à blanc la France et l'Allemagne. Il a voulu prendre ce nom pour reprendre l'oeuvre de la paix et de la réconciliation. Il nous a aussi parlé de l'Europe en nous rappelant que Benoît est aussi saint Benoît, un des grands patrons de l'Europe, dont la règle a servi de cadre et de repère pour façonner toute l'Europe par le monachisme comme élément de civilisation. Son nom annonce sa volonté de travailler à cette oeuvre de paix et de réconciliation entre les peuples et les histoires nationales.

____________________________

On pourra aussi se référer au témoignage du Cardinal Lustiger, dans ce reportage de la chaîne KTO:
http://www.ktotv.com/video_data.php3?numero=988

[Modificato da beatrice.France 15/05/2006 14.17]

15/05/2006 14:23
 
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Le Figaro magazine, 23 avril 2005
Courte Biographie de Ratzinger

Loin des clichés faciles sur le "panzer cardinal", l'ancien archevêque de Munich est avant tout un homme fin et nuancé, gardien de la doctrine de la foi telle que l'a léguée la longue histoire de l'Eglise catholique. En témoigne la cohérence de son parcours personnel et spirituel, jusqu'au choix de son nom de pape, Benoît XVI.

L'enfance de Joseph Ratzinger s'enracine dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres. Il est né le 16 avril 1927 dans un village de Bavière, Marktl am Inn, au sein d'une famille de trois enfants. Son père était un modeste gendarme et le futur Benoît XVI fut élevé, au gré de ses affectations, dans plusieurs bourgades proches de la frontière autrichienne, notamment à Tittmoning. Il a grandi non loin du sanctuaire marial d'Altötting, lieu de pèlerinage depuis la fin du Moyen Age.

Joseph Ratzinger est issu d'un monde rural imprégné du catholicisme baroque de cette région qui fut évangélisée dès les premiers temps de la chrétienté. Ce fils de fonctionnaire sera confronté tout jeune à la propagation de l'idéologie nazie dans la société allemande. «Lorsque la tentative d'Hitler de se faire élire président du Reich échoua, ce fut un soulagement pour mon père et ma mère. Mais ils ne purent se réjouir du président Hindenburg, en lequel ils ne voyaient pas un garant contre la montée en puissance des Chemises brunes.» Une réticence partagée par l'immense majorité de la population, la Bavière étant l'un des Länder ayant le moins voté pour les nazis. Chez les catholiques, l'idéologie hitlérienne exaltant les forces obscures du sang et du sol est vite perçue comme un dangereux retour au paganisme.

A l'inverse, l'Eglise, avec ses paroisses et ses mouvements, apparaît comme un rempart. Plus tard, Joseph Ratzinger témoignera que c'est l'étude des auteurs grecs et latins au petit séminaire, où il est entré en 1939, qui lui servit d'antidote aux slogans du régime.

En 1940, la guerre éclate, apparemment victorieuse pour la Wehrmacht. Dans la famille Ratzinger, nul ne cède à la fièvre nationaliste: «Mon père vit très clairement qu'une victoire d'Hitler ne serait pas celle de l'Allemagne mais une victoire de l'Antéchrist annonciateur de temps apocalyptiques pour tous les croyants, et pas pour eux seulement.»

En 1944, enrôlé dans le service du travail obligatoire, comme tous les garçons de son âge, Joseph subit des pressions pour s'engager dans les Waffen SS. Certains cèdent; lui, non: «J'eus la chance de pouvoir manifester mon intention de devenir prêtre catholique. On nous renvoya sous les quolibets et les jurons.»

Au grand séminaire de Freising, puis à Munich, Joseph Ratzinger se découvre un goût pour les études et la lecture: les oeuvres de Dostoïevski, Bernanos, Mauriac, Gertrud von Le Fort lui servent de romans de formation. En philosophie, c'est Nietzsche, Bergson et Heidegger qui ont ses faveurs. Mais c'est surtout en théologie que l'étudiant se révèle: il se passionne pour la pensée de saint Augustin, de Romano Guardini mais aussi du penseur juif Martin Buber.

Ordonné prêtre en 1951, trois ans après son frère aîné Georg, il est en phase avec la génération (dominée par les Français) qui inspirera intellectuellement Vatican II: Lubac, Congar et un certain Karol Wojtyla, alors archevêque de Cracovie. A l'ouverture des travaux conciliaires, en 1962, l'abbé Ratzinger est invité par l'archevêque de Cologne, Mgr Frings, à se joindre à lui comme expert. Pourtant complètement inconnu, il intervient au côté de Karl Rahner dans les débats portant sur la réforme liturgique. Sa contribution lui vaudra d'être nommé en 1969, par Paul VI, membre de la Commission pontificale internationale de théologie.

Plus tard, il se rappellera avoir vibré aux enjeux du concile: «La foi devait être proclamée sous un jour nouveau pour notre époque, sans rien perdre de son identité et de son contenu. Et après avoir posé limites et garde-fous, il fallait non pas condamner mais appliquer le "remède de la compassion".» Il perçoit aussi les dangers de l'entreprise audacieusement lancée par Jean XXIII: celle d'une Eglise sans autorité, où les pasteurs seraient destitués au profit des «exégètes» et des «sociologues». Une Eglise d'intellectuels méprisant la piété populaire.

A l'époque, pourtant, sa pensée lui vaut les faveurs des esprits les plus avancés de l'Eglise. On la croit «moderniste» alors que c'est sa vigueur et son originalité qui font sa nouveauté. En 1959, Hans Küng (théologien alors en vogue, à qui ses excès vaudront vingt ans plus tard d'être sanctionné par Jean-Paul II) pousse sa candidature à la chaire de dogmatique de l'université de Tübingen. Ratzinger est l'un des piliers de la revue internationale progressiste Concilium, qui ambitionne d'infléchir la doctrine romaine. Les temps sont à la remise en cause. Mais lui ne cède pas au chant des sirènes.

En 1960, le jeune professeur a rencontré un théologien dont il connaît l'oeuvre depuis longtemps, Urs von Balthasar, à l'égard duquel il se reconnaîtra une dette intellectuelle: c'est lui qui l'enracine dans une philosophie qui se veut non partisane mais au service de toute l'Eglise. Entre eux naîtra très vite l'idée d'une revue «alternative» qui réunira des catholiques italiens (proches du mouvement Communio et Liberatio), des Américains (George Weigel) et de jeunes Français aujourd'hui renommés: Jean-Luc Marion, Jean Duchesne et Rémi Brague. «J'étais présent à l'ordination épiscopale de Ratzinger en 1977, raconte ce dernier. J'ai encore en mémoire son sermon, exceptionnel de clarté et de sens pédagogique, qui porta sur la mission de l'évêque.»

Les témoins se souviennent de la présence, dans les réunions de Communio, d'une figure discrète, réservée, mais de laquelle se dégageait une grande autorité, accentuée par un physique aux cheveux prématurément blanchis. «Quand il fut question d'une édition de Communio en langue arabe, se rappelle Jean Duchesne, nos débats portèrent sur la situation au Proche-Orient, et notamment la guerre du Liban. Lui éclaira notre réflexion par des citations de saint Jérôme et Origène.»

En 1981, le jeune pape Jean-Paul II appelle à Rome le cardinal archevêque de Munich pour occuper une fonction capitale, celle de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ils ont en commun d'avoir lu et médité les mêmes auteurs (les phénoménologues allemands) et de les avoir amarrés à la théologie la plus classique (comme celle de saint Thomas d'Aquin). Et en commun aussi l'expérience du totalitarisme nazi.

Voici l'amateur de figures théologiques audacieuses promu gardien du dogme catholique. Tournant dans sa pensée? «Repentir»? «Ce n'est pas moi qui ai changé, ce sont eux», confiera-t-il. Ainsi le cardinal Ratzinger avouera-t-il son effroi devant le relativisme grandissant issu de la pensée de mai 68 dans toute l'Europe.

«J'ai compris qu'une certaine "contestation" émanant de certains théologistes est marquée par la mentalité typique de la bourgeoisie aisée de l'Occident. La réalité concrète de l'humble peuple de Dieu est bien différente de la représentation que l'on s'en fait dans certains laboratoires où l'on distille l'utopie.» Ainsi de la théologie de la libération, embrigadant l'Evangile sous le drapeau de la révolution marxiste. Pour Jean-Paul II et Joseph Ratzinger, cette pensée concoctée dans certaines officines européennes s'installe en Amérique latine, en troublant les simples fidèles. Faire tomber les masques sera l'un des premiers chantiers du nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Ses prises de position sur le concile, la crise de l'Eglise et de la pensée occidentale, le subjectivisme contemporain lui valent d'attirer la curiosité du journaliste italien Vittorio Messori. Leur discussion aboutira à un livre intitulé Entretien sur la foi. Pour les catholiques ébranlés par l'après-concile, c'est un événement: de Rome, un cardinal leur tend la main et les réconforte. C'est la fin de la «récréation» que siffle Joseph Raztinger. Il va plus loin, n'excluant pas sur certains points (liturgiques notamment) une «réforme de la réforme». Sept ans plus tard, la publication du Catéchisme de l'Eglise catholique, réalisée sous sa houlette, atteste l'immense chantier de reformulation de la doctrine. Et les encycliques Veritatis Splendor (1993) et Evangelium Vitae (1995), ou la déclaration Dominus Iesus (2000), qui toutes portent sa marque, confirment la tendance.

Aux yeux de certains il devient le symbole de la «réaffirmation identitaire», du retour d'une Eglise «triomphaliste».

«Je ne suis pas "le Grand Inquisiteur"», s'amuse-t-il. En réalité, Ratzinger joue auprès de Jean-Paul II le rôle de paratonnerre. Entre les deux amis, la complémentarité est parfaite. A celui-ci les voyages, le contact avec les foules, le verbe prophétique. A celui-là l'indispensable travail de clarification et de recherche. «De ce point de vue, explique Jean Duchesne, Ratzinger est l'opposé de Jean-Paul II: timide, introverti, alors que Wojtyla était un acteur né.»

Alors, autoritaire? Cassant? Le discours médiatique alimente la caricature.
Tous ceux qui ont rencontré le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi ont rapporté que ses yeux clairs, sa douceur et son affabilité tranchaient singulièrement avec la réputation de «panzer cardinal» colportée par ses adversaires.
C'est oublier aussi l'humour subtil que l'homme manie avec dextérité. A Messori lui demandant, lui, le Bavarois en exil à Rome, s'il n'aurait pas préféré une Eglise ayant son centre en Allemagne et non en Italie, il répond: «Quel malheur! nous aurions une Eglise trop organisée. Mieux vaut l'esprit italien qui, en n'organisant point trop, laisse de la latitude à la personnalité de chacun, aux initiatives individuelles.»

C'est enfin faire peu de cas du prestige international du «gardien de la foi». Sa réception, en 1992, à l'Académie des sciences morales et politiques (comme membre associé, succédant à Andreï Sakharov), et sa présence, en l'an 2000, dans le grand ampithéâtre de la Sorbonne pour un colloque intitulé «2 000 ans, après quoi?» prouvent l'incontestable réputation d'un homme qui est docteur honoris causa de sept universités à travers la monde.

Ces dernières années, le cardinal Ratzinger a plus que jamais secondé un Jean-Paul II affaibli par la maladie. Ce rôle fidèle et discret a peut-être empêché les observateurs de prendre l'exacte mesure de la place qu'il occupait au Vatican. A la mort du souverain pontife, celui à qui son ancienneté et la confiance de ses pairs avait valu d'être élu doyen du Sacré Collège s'est imposé comme un personnage clé de la succession.

Son autorité naturelle s'exprime avec douceur

Ses émouvantes homélies aux obsèques de Jean-Paul II, puis à la messe qui a précédé l'ouverture du conclave ont véritablement fait éclater la hauteur de vue de celui qui est aussi un grand spirituel nourri par la prière: «Une dictature du relativisme est en train de se constituer, a-t-il déclaré, qui ne reconnaît rien comme définitif et qui ne retient comme ultime critère que son propre ego et ses désirs. Nous, en revanche, nous avons une autre mesure: le Fils de Dieu, l'homme véritable. C'est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi qui suit les vagues de la mode n'est pas adulte. Une foi adulte et mûre est profondément enracinée dans l'amitié avec le Christ. Et c'est cette foi - seulement la foi - qui crée l'Unité et se réalise dans la charité.»

Son autorité naturelle, mariée à une grande douceur, a séduit les cardinaux électeurs: polyglotte, doté d'une grande expérience du gouvernement de l'Eglise, Joseph Ratzinger possédait la carrure pour succéder à Jean-Paul II.

Mardi 19 avril à 17 h 50, il a choisi le nom de Benoît XVI, se plaçant dans la continuité de Giacomo Della Chiesa, Benoît XV, ce pape qui fit des tentatives désespérées (dès 1915) pour forcer les belligérants de la Grande Guerre à s'asseoir autour d'une table de négociation. Signe avant-coureur: le 6 juin 2004, à l'occasion des cérémonies commémoratives du Débarquement en Normandie, c'est cet Allemand que Jean-Paul II avait chargé de représenter le Vatican. Il y avait déclaré: «S'il y a jamais eu dans l'histoire une guerre juste, c'est bien ici, dans l'engagement des Alliés, car l'intervention servait aussi au bien de ceux contre le pays desquels était menée la guerre. Une telle constatation me paraît importante, car elle montre, sur la base d'un événement historique, le caractère insoutenable d'un pacifisme absolu.»

Seule interrogation pour l'heure: ce cérébral saura-t-il se faire aimer des foules à l'instar de son prédecesseur? L'ovation chaleureuse du peuple de Rome, le soir de son élection, présage de l'accueil que devraient lui réserver les catholiques du monde entier. Jean-Claude Didelot, qui fut son éditeur français chez Fayard, raconte: «Je me souviens d'une rencontre au Vatican entre lui et un groupe de convertis qui n'en revenaient pas d'être dans un tel lieu. Le cardinal Ratzinger les reçut avec simplicité et bienveillance. A l'un de ces jeunes qui lui avait lancé: "J'ai un copain qui veut être un saint et qui ne sait comment faire?", il avait répondu avec un sourire en coin: "C'est simple: dis-lui qu'il suive Jésus et qu'il L'aime".»

Ce conseil paternel, le nouveau pape aura l'occasion de le répéter aux jeunes rassemblés aux prochaines Journées mondiales de la jeunesse, à Cologne, au mois d'août prochain. Après la génération Jean-Paul II, la génération Benoît XVI?


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Dans le Figaro du 22 avril 2005, interview de Georg Ratzinger
Témoignage de Georg Ratzinger, son frère

De trois ans l'aîné du nouveau pape et prêtre à la retraite, Georg Ratzinger évoque ses souvenirs d'enfance avec le Souverain Pontife

«Mon frère, Benoît XVI»

Georg Ratzinger, 81 ans, prêtre à la retraite et ancien dirigeant du choeur de la cathédrale de Ratisbonne, en Bavière, accepte pour Le Figaro de commenter l'élection de son frère cadet Joseph Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI mardi dernier. Dans sa maison, située dans la vieille ville, il évoque leurs souvenirs communs de jeunesse.

Propos recueillis par Cécile Calla
[22 avril 2005]


LE FIGARO. – Comment avez-vous réagi après la nouvelle de son élection?

Georg RATZINGER. – J'étais complètement sonné. J'ai pensé à la charge qu'il devait désormais assumer alors qu'il n'est plus tout jeune. Pour être pape, il faut avoir une bonne santé physique afin que le pontificat puisse durer le plus longtemps possible. J'étais d'autant plus étonné que nous n'avions jamais parlé de l'éventualité qu'il devienne pape, même après la mort de Jean-Paul II. J'ai néanmoins éprouvé une grande joie mardi soir.

Mercredi matin, vous lui avez parlé pour la première fois depuis son élection. Comment s'est déroulée la conversation?

Nous n'avons pas parlé très longtemps, il avait très peu de temps. De toute manière, je n'aime pas trop le téléphone. Nous avons essentiellement discuté de choses pratiques, notamment de mon voyage à Rome pour son intronisation.

L'annonce de son élection a suscité un certain scepticisme en Allemagne. Cela vous a-t-il surpris?

Pas vraiment. Ceux qui le critiquent ont des souhaits de changement auxquels il ne peut pas répondre. Le pape ne peut pas complètement transformer l'Eglise.

Vous souvenez-vous de la naissance de votre frère et de ses premières années?

C'était un matin dans notre maison de Marktl am Inn (sud de la Bavière). Je me souviens d'avoir demandé à mon père si je pouvais me lever. Il m'a dit de continuer à dormir, m'expliquant que ma mère venait de mettre un petit garçon au monde. Ensuite, je me souviens que, tout petit enfant, mes parents n'arrivaient pas à lui faire avaler quoi que ce soit, à part une soupe de flocons d'avoine. A l'âge de 5ans, après avoir aperçu le cardinal qui m'ordonnera prêtre plus tard, il annonçait vouloir suivre la même voie. De mon côté, je rêvais d'associer la musique à la prêtrise.

Racontez-nous quel genre d'enfant il était.

C'était un enfant très joyeux, et très proche de la nature. Il adorait les fleurs et les animaux, particulièrement les chats. Il y a d'ailleurs un chat dans sa maison de Ratisbonne. Il n'a pas pu l'emmener au Vatican car les animaux y sont interdits.

Quelle relation avez-vous avec votre frère?

Même si nous sommes différents, nous avons toujours été très proches l'un de l'autre. J'estime particulièrement sa bonté, son intelligence et sa disponibilité. Enfant, nous avons beaucoup joué ensemble. Nous allions cueillir des baies ou des champignons dans la forêt voisine de notre maison. La Seconde Guerre mondiale nous a ensuite séparés pendant quelques années. Nous nous sommes retrouvés et avons effectué ensemble notre séminaire. Une fois nommés prêtres, nous avons régulièrement continué à nous voir. Et jusqu'à son élection, nous avions l'habitude de nous voir quatre à cinq fois par an. Le plus souvent, il venait à Ratisbonne, où il possède lui-même une maison, non loin du centre-ville. Pendant ses séjours, il travaillait la majeure partie de la journée, mais nous pouvions tout de même déjeuner ensemble et aller nous promener si la météo le permettait. Nous écoutions aussi de la musique classique, particulièrement Mozart, son compositeur préféré. Sa dernière visite remonte au 29 décembre dernier. Nous avons alors passé quelques jours ensemble à Traunstein (Bavière), où nous avons effectué notre séminaire. Dorénavant, il lui sera très difficile de me rendre visite. Cela, je le regrette beaucoup.

Qu'est-ce qui pouvait attrister votre frère?

La mort de notre soeur Maria en 1991 l'a beaucoup affecté. Plus généralement, il supporte mal qu'on l'enferme dans des clichés, qu'on le présente si facilement comme un conservateur.

Selon vous, quelle relation entretenait-il avec le pape Jean-Paul II?

Mon frère l'admirait énormément et avait une excellente relation avec lui. Jean-Paul II a d'ailleurs écrit, dans un livre, combien mon frère lui était d'une précieuse aide. Logiquement, il va donc poursuivre la voie de Jean-Paul II, mais dans un autre style. Mon frère n'est pas aussi spontané et direct que le précédent pape, il est bien plus discret.

Que lui souhaitez-vous pour son pontificat?

Avant tout une santé de fer.

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