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Il y a un an: le 19 avril 2005 dans la presse

Ultimo Aggiornamento: 17/05/2006 18:11
15/05/2006 14:23
 
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Le Figaro magazine, 23 avril 2005
Courte Biographie de Ratzinger

Loin des clichés faciles sur le "panzer cardinal", l'ancien archevêque de Munich est avant tout un homme fin et nuancé, gardien de la doctrine de la foi telle que l'a léguée la longue histoire de l'Eglise catholique. En témoigne la cohérence de son parcours personnel et spirituel, jusqu'au choix de son nom de pape, Benoît XVI.

L'enfance de Joseph Ratzinger s'enracine dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres. Il est né le 16 avril 1927 dans un village de Bavière, Marktl am Inn, au sein d'une famille de trois enfants. Son père était un modeste gendarme et le futur Benoît XVI fut élevé, au gré de ses affectations, dans plusieurs bourgades proches de la frontière autrichienne, notamment à Tittmoning. Il a grandi non loin du sanctuaire marial d'Altötting, lieu de pèlerinage depuis la fin du Moyen Age.

Joseph Ratzinger est issu d'un monde rural imprégné du catholicisme baroque de cette région qui fut évangélisée dès les premiers temps de la chrétienté. Ce fils de fonctionnaire sera confronté tout jeune à la propagation de l'idéologie nazie dans la société allemande. «Lorsque la tentative d'Hitler de se faire élire président du Reich échoua, ce fut un soulagement pour mon père et ma mère. Mais ils ne purent se réjouir du président Hindenburg, en lequel ils ne voyaient pas un garant contre la montée en puissance des Chemises brunes.» Une réticence partagée par l'immense majorité de la population, la Bavière étant l'un des Länder ayant le moins voté pour les nazis. Chez les catholiques, l'idéologie hitlérienne exaltant les forces obscures du sang et du sol est vite perçue comme un dangereux retour au paganisme.

A l'inverse, l'Eglise, avec ses paroisses et ses mouvements, apparaît comme un rempart. Plus tard, Joseph Ratzinger témoignera que c'est l'étude des auteurs grecs et latins au petit séminaire, où il est entré en 1939, qui lui servit d'antidote aux slogans du régime.

En 1940, la guerre éclate, apparemment victorieuse pour la Wehrmacht. Dans la famille Ratzinger, nul ne cède à la fièvre nationaliste: «Mon père vit très clairement qu'une victoire d'Hitler ne serait pas celle de l'Allemagne mais une victoire de l'Antéchrist annonciateur de temps apocalyptiques pour tous les croyants, et pas pour eux seulement.»

En 1944, enrôlé dans le service du travail obligatoire, comme tous les garçons de son âge, Joseph subit des pressions pour s'engager dans les Waffen SS. Certains cèdent; lui, non: «J'eus la chance de pouvoir manifester mon intention de devenir prêtre catholique. On nous renvoya sous les quolibets et les jurons.»

Au grand séminaire de Freising, puis à Munich, Joseph Ratzinger se découvre un goût pour les études et la lecture: les oeuvres de Dostoïevski, Bernanos, Mauriac, Gertrud von Le Fort lui servent de romans de formation. En philosophie, c'est Nietzsche, Bergson et Heidegger qui ont ses faveurs. Mais c'est surtout en théologie que l'étudiant se révèle: il se passionne pour la pensée de saint Augustin, de Romano Guardini mais aussi du penseur juif Martin Buber.

Ordonné prêtre en 1951, trois ans après son frère aîné Georg, il est en phase avec la génération (dominée par les Français) qui inspirera intellectuellement Vatican II: Lubac, Congar et un certain Karol Wojtyla, alors archevêque de Cracovie. A l'ouverture des travaux conciliaires, en 1962, l'abbé Ratzinger est invité par l'archevêque de Cologne, Mgr Frings, à se joindre à lui comme expert. Pourtant complètement inconnu, il intervient au côté de Karl Rahner dans les débats portant sur la réforme liturgique. Sa contribution lui vaudra d'être nommé en 1969, par Paul VI, membre de la Commission pontificale internationale de théologie.

Plus tard, il se rappellera avoir vibré aux enjeux du concile: «La foi devait être proclamée sous un jour nouveau pour notre époque, sans rien perdre de son identité et de son contenu. Et après avoir posé limites et garde-fous, il fallait non pas condamner mais appliquer le "remède de la compassion".» Il perçoit aussi les dangers de l'entreprise audacieusement lancée par Jean XXIII: celle d'une Eglise sans autorité, où les pasteurs seraient destitués au profit des «exégètes» et des «sociologues». Une Eglise d'intellectuels méprisant la piété populaire.

A l'époque, pourtant, sa pensée lui vaut les faveurs des esprits les plus avancés de l'Eglise. On la croit «moderniste» alors que c'est sa vigueur et son originalité qui font sa nouveauté. En 1959, Hans Küng (théologien alors en vogue, à qui ses excès vaudront vingt ans plus tard d'être sanctionné par Jean-Paul II) pousse sa candidature à la chaire de dogmatique de l'université de Tübingen. Ratzinger est l'un des piliers de la revue internationale progressiste Concilium, qui ambitionne d'infléchir la doctrine romaine. Les temps sont à la remise en cause. Mais lui ne cède pas au chant des sirènes.

En 1960, le jeune professeur a rencontré un théologien dont il connaît l'oeuvre depuis longtemps, Urs von Balthasar, à l'égard duquel il se reconnaîtra une dette intellectuelle: c'est lui qui l'enracine dans une philosophie qui se veut non partisane mais au service de toute l'Eglise. Entre eux naîtra très vite l'idée d'une revue «alternative» qui réunira des catholiques italiens (proches du mouvement Communio et Liberatio), des Américains (George Weigel) et de jeunes Français aujourd'hui renommés: Jean-Luc Marion, Jean Duchesne et Rémi Brague. «J'étais présent à l'ordination épiscopale de Ratzinger en 1977, raconte ce dernier. J'ai encore en mémoire son sermon, exceptionnel de clarté et de sens pédagogique, qui porta sur la mission de l'évêque.»

Les témoins se souviennent de la présence, dans les réunions de Communio, d'une figure discrète, réservée, mais de laquelle se dégageait une grande autorité, accentuée par un physique aux cheveux prématurément blanchis. «Quand il fut question d'une édition de Communio en langue arabe, se rappelle Jean Duchesne, nos débats portèrent sur la situation au Proche-Orient, et notamment la guerre du Liban. Lui éclaira notre réflexion par des citations de saint Jérôme et Origène.»

En 1981, le jeune pape Jean-Paul II appelle à Rome le cardinal archevêque de Munich pour occuper une fonction capitale, celle de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ils ont en commun d'avoir lu et médité les mêmes auteurs (les phénoménologues allemands) et de les avoir amarrés à la théologie la plus classique (comme celle de saint Thomas d'Aquin). Et en commun aussi l'expérience du totalitarisme nazi.

Voici l'amateur de figures théologiques audacieuses promu gardien du dogme catholique. Tournant dans sa pensée? «Repentir»? «Ce n'est pas moi qui ai changé, ce sont eux», confiera-t-il. Ainsi le cardinal Ratzinger avouera-t-il son effroi devant le relativisme grandissant issu de la pensée de mai 68 dans toute l'Europe.

«J'ai compris qu'une certaine "contestation" émanant de certains théologistes est marquée par la mentalité typique de la bourgeoisie aisée de l'Occident. La réalité concrète de l'humble peuple de Dieu est bien différente de la représentation que l'on s'en fait dans certains laboratoires où l'on distille l'utopie.» Ainsi de la théologie de la libération, embrigadant l'Evangile sous le drapeau de la révolution marxiste. Pour Jean-Paul II et Joseph Ratzinger, cette pensée concoctée dans certaines officines européennes s'installe en Amérique latine, en troublant les simples fidèles. Faire tomber les masques sera l'un des premiers chantiers du nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Ses prises de position sur le concile, la crise de l'Eglise et de la pensée occidentale, le subjectivisme contemporain lui valent d'attirer la curiosité du journaliste italien Vittorio Messori. Leur discussion aboutira à un livre intitulé Entretien sur la foi. Pour les catholiques ébranlés par l'après-concile, c'est un événement: de Rome, un cardinal leur tend la main et les réconforte. C'est la fin de la «récréation» que siffle Joseph Raztinger. Il va plus loin, n'excluant pas sur certains points (liturgiques notamment) une «réforme de la réforme». Sept ans plus tard, la publication du Catéchisme de l'Eglise catholique, réalisée sous sa houlette, atteste l'immense chantier de reformulation de la doctrine. Et les encycliques Veritatis Splendor (1993) et Evangelium Vitae (1995), ou la déclaration Dominus Iesus (2000), qui toutes portent sa marque, confirment la tendance.

Aux yeux de certains il devient le symbole de la «réaffirmation identitaire», du retour d'une Eglise «triomphaliste».

«Je ne suis pas "le Grand Inquisiteur"», s'amuse-t-il. En réalité, Ratzinger joue auprès de Jean-Paul II le rôle de paratonnerre. Entre les deux amis, la complémentarité est parfaite. A celui-ci les voyages, le contact avec les foules, le verbe prophétique. A celui-là l'indispensable travail de clarification et de recherche. «De ce point de vue, explique Jean Duchesne, Ratzinger est l'opposé de Jean-Paul II: timide, introverti, alors que Wojtyla était un acteur né.»

Alors, autoritaire? Cassant? Le discours médiatique alimente la caricature.
Tous ceux qui ont rencontré le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi ont rapporté que ses yeux clairs, sa douceur et son affabilité tranchaient singulièrement avec la réputation de «panzer cardinal» colportée par ses adversaires.
C'est oublier aussi l'humour subtil que l'homme manie avec dextérité. A Messori lui demandant, lui, le Bavarois en exil à Rome, s'il n'aurait pas préféré une Eglise ayant son centre en Allemagne et non en Italie, il répond: «Quel malheur! nous aurions une Eglise trop organisée. Mieux vaut l'esprit italien qui, en n'organisant point trop, laisse de la latitude à la personnalité de chacun, aux initiatives individuelles.»

C'est enfin faire peu de cas du prestige international du «gardien de la foi». Sa réception, en 1992, à l'Académie des sciences morales et politiques (comme membre associé, succédant à Andreï Sakharov), et sa présence, en l'an 2000, dans le grand ampithéâtre de la Sorbonne pour un colloque intitulé «2 000 ans, après quoi?» prouvent l'incontestable réputation d'un homme qui est docteur honoris causa de sept universités à travers la monde.

Ces dernières années, le cardinal Ratzinger a plus que jamais secondé un Jean-Paul II affaibli par la maladie. Ce rôle fidèle et discret a peut-être empêché les observateurs de prendre l'exacte mesure de la place qu'il occupait au Vatican. A la mort du souverain pontife, celui à qui son ancienneté et la confiance de ses pairs avait valu d'être élu doyen du Sacré Collège s'est imposé comme un personnage clé de la succession.

Son autorité naturelle s'exprime avec douceur

Ses émouvantes homélies aux obsèques de Jean-Paul II, puis à la messe qui a précédé l'ouverture du conclave ont véritablement fait éclater la hauteur de vue de celui qui est aussi un grand spirituel nourri par la prière: «Une dictature du relativisme est en train de se constituer, a-t-il déclaré, qui ne reconnaît rien comme définitif et qui ne retient comme ultime critère que son propre ego et ses désirs. Nous, en revanche, nous avons une autre mesure: le Fils de Dieu, l'homme véritable. C'est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi qui suit les vagues de la mode n'est pas adulte. Une foi adulte et mûre est profondément enracinée dans l'amitié avec le Christ. Et c'est cette foi - seulement la foi - qui crée l'Unité et se réalise dans la charité.»

Son autorité naturelle, mariée à une grande douceur, a séduit les cardinaux électeurs: polyglotte, doté d'une grande expérience du gouvernement de l'Eglise, Joseph Ratzinger possédait la carrure pour succéder à Jean-Paul II.

Mardi 19 avril à 17 h 50, il a choisi le nom de Benoît XVI, se plaçant dans la continuité de Giacomo Della Chiesa, Benoît XV, ce pape qui fit des tentatives désespérées (dès 1915) pour forcer les belligérants de la Grande Guerre à s'asseoir autour d'une table de négociation. Signe avant-coureur: le 6 juin 2004, à l'occasion des cérémonies commémoratives du Débarquement en Normandie, c'est cet Allemand que Jean-Paul II avait chargé de représenter le Vatican. Il y avait déclaré: «S'il y a jamais eu dans l'histoire une guerre juste, c'est bien ici, dans l'engagement des Alliés, car l'intervention servait aussi au bien de ceux contre le pays desquels était menée la guerre. Une telle constatation me paraît importante, car elle montre, sur la base d'un événement historique, le caractère insoutenable d'un pacifisme absolu.»

Seule interrogation pour l'heure: ce cérébral saura-t-il se faire aimer des foules à l'instar de son prédecesseur? L'ovation chaleureuse du peuple de Rome, le soir de son élection, présage de l'accueil que devraient lui réserver les catholiques du monde entier. Jean-Claude Didelot, qui fut son éditeur français chez Fayard, raconte: «Je me souviens d'une rencontre au Vatican entre lui et un groupe de convertis qui n'en revenaient pas d'être dans un tel lieu. Le cardinal Ratzinger les reçut avec simplicité et bienveillance. A l'un de ces jeunes qui lui avait lancé: "J'ai un copain qui veut être un saint et qui ne sait comment faire?", il avait répondu avec un sourire en coin: "C'est simple: dis-lui qu'il suive Jésus et qu'il L'aime".»

Ce conseil paternel, le nouveau pape aura l'occasion de le répéter aux jeunes rassemblés aux prochaines Journées mondiales de la jeunesse, à Cologne, au mois d'août prochain. Après la génération Jean-Paul II, la génération Benoît XVI?


[Modificato da beatrice.France 15/05/2006 14.25]

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