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Il y a un an: le 19 avril 2005 dans la presse

Ultimo Aggiornamento: 17/05/2006 18:11
15/05/2006 14:08
 
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Dans le FIGARO, le témoignage du Cardinal Lustiger
Le Figaro du 21 Avril 2005

Jean-Marie Lustiger: «Benoît XVI a une amitié de coeur pour la France et la culture française»

Le cardinal archevêque émérite de Paris, Jean-Marie Lustiger, est un proche du nouveau Pape, Benoît XVI. Cette élection éclair, explique-t-il, s'est déroulée dans un climat «d'évidence paisible» ayant suivi des discussions au cours desquelles les difficultés de l'Eglise ont été mises à plat, «dans la clarté». Le cardinal Lustiger estime qu'il faudra «réévaluer» les préjugés concernant celui à qui on a «taillé une armure» lorsqu'il était à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi. «Il faudra apprendre à le connaître», explique-t-il encore en soulignant combien le fait d'avoir élu un Allemand est «un admirable signe de réconciliation».

Propos recueillis au Vatican par Sophie de Ravinel
[21 avril 2005]

«Sa culture, son ouverture sur la pensée contemporaine sont très remarquables», déclare Jean-Marie Lustiger à propos de Joseph Ratzinger

LE FIGARO – Pouvez-vous nous dire dans quel climat s'est déroulée l'élection de Benoît XVI?

Jean-Marie LUSTIGER. – Le conclave a duré vingt-quatre heures, très exactement, puisque nous sommes entrés lundi après-midi et que nous avons terminé le mardi après-midi. Il s'est agi d'une véritable expérience spirituelle de communion, dans une atmosphère de prière et de paix. Cela m'a frappé, cela a frappé tout le monde. Je sais que, à l'extérieur, on veut essayer d'imaginer ce qui s'est passé. Mais il ne s'est agi ni d'un contrat politique ni d'un plébiscite, plutôt d'une sorte d'évidence paisible. Aux yeux de l'ensemble des cardinaux, d'autre part, les discussions qui ont précédé ont permis de faire état de toutes les difficultés et de tous les problèmes. Tous cela s'est passé dans la clarté.

L'évidence était-elle déjà sensible pendant les congrégations générales?

Je ne peux rien vous dire de plus.

Est-ce une continuité de Jean-Paul II, un changement radical?

Benoît XVI assume pleinement l'héritage de Jean-Paul II dont il a été le principal collaborateur. Mais en même temps, il est évident que la personnalité est toute différente. Le style aussi. Bien qu'il y ait des traits communs entre eux.

De quel type?

Benoît XVI est certainement un intellectuel de très grande volée. Il est, si l'on peut dire, le dernier représentant de la génération des très grands théologiens qui ont fait le concile Vatican II, même si lui y a participé dans sa totalité à titre d'expert. Et non d'évêque, comme Jean-Paul II. Sa culture, son ouverture sur la pensée contemporaine sont très remarquables. Il a tenu récemment à Munich un dialogue important avec le philosophe Habermas, l'une des têtes de l'école de Francfort, qui fut marxiste et qui a été largement marqué par le marxisme. Ce dialogue public sur la philosophie contemporaine et la vision du monde, tout à fait étonnant et publié en Allemagne, fera certainement beaucoup de bruit en France lorsqu'il sera traduit. Comme Jean-Paul II, il parle couramment plusieurs langues, les langues principales européennes.

Quelles sont les différences de caractère?

Ce sont deux hommes très différents, de par leur histoire et leur âge. Cependant, comme Jean-Paul II, Benoît XVI a connu la guerre. Il a vécu sa jeunesse dans l'Allemagne nazie, dont tout jeune homme il a perçu les errements. Le milieu catholique qui l'a formé n'avait là-dessus aucune complaisance. Il sait ce qu'ont coûté les totalitarismes à l'humanité et à l'Eglise.
Sa culture esthétique est aussi très vaste, c'est un très bon musicien et pianiste. Il a passé sa jeunesse à trente kilomètres de Salzbourg et est imprégné de Mozart. D'autre part comme Jean-Paul II, il a une amitié de coeur pour la France et la culture française.
Je l'ai invité plusieurs fois pour des conférences importantes à Paris qui, à chaque fois, ont été très remarquées, même si cela n'est pas devenu un événement dit «médiatique», allez savoir pourquoi.

Benoît XVI a été considéré ces dernières années comme «le grand inquisiteur». Il en plaisantait lui-même...

Il a été chargé d'une mission difficile par Jean-Paul II, puisqu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. On ne lui demandait pas de se mettre en avant ni de faire de la communication, mais de préciser ce qui est conforme ou non à la fois catholique. Il l'a fait avec honnêteté et précision, utilisant le langage technique requis pour cette tâche. Du coup, on lui a taillé un costume, une armure! J'ai relevé que, dans les journaux, on ne pouvait pas citer son nom sans dire le cardinal allemand ou le «panzerkardinal». Il faudra réévaluer ces préjugés et découvrir qui il est réellement.

Vous qui le connaissez de près, comment le définissez-vous?

C'est un homme d'une grande délicatesse, d'une intelligence extrêmement ouverte, bienveillante et très pénétrante. Interrogez les évêques français qui ont tous eu un entretien avec lui, en groupe, au moment de leur visite quinquennale Ad limina. Tous vous diront la qualité de son accueil et de sa réflexion, qu'il était attentif aux problèmes et aux difficultés exposées.

Dans son discours d'hier, Benoît XVI a souligné l'importance de l'oecuménisme. Pourtant au cours des dernières années, ses relations avec les autres Eglises chrétiennes n'ont pas toujours été faciles...

La volonté oecuménique est, de sa part, forte et entière. Mais pour faire l'oecuménisme, il faut être plusieurs à le vouloir. La vraie question de l'oecuménisme contemporain est qu'il ne peut y avoir de véritable unité chrétienne que dans une véritable communion dans la foi. Qu'est-il nécessaire de croire pour se reconnaître comme chrétien? Là est le problème, le problème principal. Il ne se pose pas dans les relations avec les Eglises de l'orthodoxie. Dans le protestantisme des nouveaux mouvements évangéliques, malgré une forte opposition à l'Eglise catholique, on trouve cette même communion dans la foi. Dans le discours prononcé hier, Benoît XVI a commencé à parler de l'oecuménisme après une réflexion importante sur le mystère du Christ et de l'Eglise. Il ne s'agissait donc pas d'un discours politique ou d'un programme au sens habituel du mot, mais d'une exhortation à l'Eglise. L'importance de la mention de l'oecuménisme apparaît encore plus grande dans ce contexte.

Le cardinal Ratzinger avait fait des racines chrétiennes de l'Europe une sorte de combat...

Son discours correspond à l'évidence qui est celle de la plupart des pays européens mais qui n'est pas la nôtre. Cette évidence est la suivante: on ne peut pas construire un avenir sans la conscience d'un passé commun. Et ce qu'il dit reflète la pensée de la plupart des pays d'Europe centrale. C'est à nous de la comprendre car l'Europe n'est pas à notre image de Français. Nous pouvons y être reçus avec notre originalité. Mais il faut accepter l'originalité des autres.

Les relations avec l'Islam seront un défi majeur pour ce pontificat. Comment s'y prendra-t-il?

Ce n'est pas seulement sur Benoît XVI que ce problème repose mais sur l'ensemble des peuples marqués par l'Islam ainsi que sur les autres nations, sur les autres cultures. Car il y a un véritable problème mondial en ce moment à ce sujet. L'Eglise peut avoir un rôle médiateur mais, là aussi, il ne peut y avoir de progrès unilatéral dans la compréhension et dans le dialogue. Il faut que les efforts viennent du côté de l'Islam comme des autres cultures.

Poursuivra-t-il la voie tracée par Jean-Paul II et ses prédécesseurs dans le dialogue avec le judaïsme?

De son côté, il est parfaitement au fait de tout ce que Jean-Paul II a fait, en plus de sa culture personnelle. Benoît XVI est parfaitement averti et sensible au problème des relations avec le judaïsme.

Que pensez-vous du fait qu'il s'agisse d'un Allemand?

Je pense que c'est un très bon signe, un admirable signe de réconciliation. Si on l'accuse d'avoir été dans la Hitlerjugend, il s'agit vraiment d'une infamie. Je ne sais pas s'il y a été, c'est probable puisque tous les petits Allemands y étaient. Mais il n'a pactisé avec rien de ce genre. Il est né en 1927...

Pourquoi le nom de Benoît?

Il a choisi ce nom à cause de Benoît XV, le pape de la paix au moment de la Première Guerre mondiale, qui a été la première grande catastrophe du XXe siècle, qui a saigné à blanc la France et l'Allemagne. Il a voulu prendre ce nom pour reprendre l'oeuvre de la paix et de la réconciliation. Il nous a aussi parlé de l'Europe en nous rappelant que Benoît est aussi saint Benoît, un des grands patrons de l'Europe, dont la règle a servi de cadre et de repère pour façonner toute l'Europe par le monachisme comme élément de civilisation. Son nom annonce sa volonté de travailler à cette oeuvre de paix et de réconciliation entre les peuples et les histoires nationales.

____________________________

On pourra aussi se référer au témoignage du Cardinal Lustiger, dans ce reportage de la chaîne KTO:
http://www.ktotv.com/video_data.php3?numero=988

[Modificato da beatrice.France 15/05/2006 14.17]

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