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Medias, actualités (journaux, internet, télé)

Ultimo Aggiornamento: 17/12/2006 15:14
15/12/2005 20:07
 
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SCOOP...pour les français: Le "miracle" de Victor
Je vais finir par croire moi aussi (n'est-ce pas, Sylvie? ) à mon ange gardien.
Passant par hasard à la gare de Metz, je découvre au "Relay H", le numéro de l'hebdomadaire italien "Oggi"
, daté du 14 décembre. Je me doute bien que ce magazine n'est pas une référence intellectuelle (quoique...), cela ressemble, pour nous à VSD, ou Gala.
Mais je me suis précipitée pour l'acheter. Voilà pourquoi:

1° D'abord,la couverture:



2° Puis l'article en page intérieure, dont voici le titre:



Je scannerai le reste demain, mais il me faut un peu de temps pour remettre en page les photos, et traduire le texte...

[Modificato da beatrice.France 16/12/2005 8.14]

15/12/2005 20:42
 
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VICTOR
Alors ? les médias de France ! [SM=x40796]
On doute toujours ? [SM=g27818] [SM=g27820]: [SM=g27826]

Je vous l'avais dit !

Tant pis ! le scoop nous appartient [SM=x40790] [SM=x40790] [SM=x40790]

Bravo Beatrice , tu es la meilleure [SM=x40794] [SM=g27811]

Sylvie
16/12/2005 08:10
 
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"OGGI"
Pour illustrer l'article sur la guérison de Victor (voir ci-dessus; patience... je vais le traduire!), une photo, légendée ainsi:

Sous la soutane pointent des chaussures signées Prada

16/12/2005 16:06
 
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Article dans "OGGI"

La caresse du Pape a guéri Victor

Les médecins ne lui avaient pas donné d'espoir: il avait des métastases dans tout le corps.
Lui a demandé à ses parents de l'amener auprès de Benoît XVI à Cologne.
Et aujourd'hui, trois mois après la rencontre, la tumeur a mystérieusement disparu

Pour celui qui croit, c'est tout simplement un miracle, pour les médecins, seulement un cas (rare), pour Victor, c'est le plus beau et le plus inattendu des cadeaux de Noël, arrivé avec un peu d'avance.
Le fait est que vraiment personne ne pouvait imaginer que les résultats de la dernière biopsie seraient négatifs: de façon prodigieuse, Victor est krebsfrei, comme ils disent là-bas. Guéri du cancer.

Jusqu'à il y a peu de mois, aucun médecin ne pouvait donner le moindre espoir de survie à cet enfant de 6 ans, le second des 3 fils de Félix et Michaela.
"La première visite fut comme un coup de tonnerre dans un ciel serein", se souvient la maman. "Le monde s'est écroulé autour de nous, parce que, d'emblée, on nous présenta le pire des diagnostics. Le corps de Victor était déjà torturé par les métastases. Les médecins nous expliquèrent que, très probablement, aucune chirurgie, aucun cycle de chimiothérapie, auxquels nous avons dû quand même soumettre notre enfant, ne pourraient donner le moindre résultat".

Et dans le brouillard le plus sombre, ce fut justement Victor qui ralluma la petite flamme de l'espoir. La dernière.

"C'était la fin de Juillet", se souvient le papa, Félix. "Nous rentrions juste à la maison après le énième, et inutile contrôle médical: nous n'avions pas reçu de bonnes nouvelles. Victor, qui, entre-temps, avait perdu tous ses cheveux à cause de la chimiothérapie, nous demanda d'exaucer son voeu trè simple: "Je voudrais rencontrer le Pape", nous dit-il".
Et ce, parce que Benoît Xvi devait passer à proximité de chez eux, quelques semaines plus tard, en août, à l'occasion des Journées mondiales de la Jeunesse à Cologne. Les parents, sincèrement surpris de cette requête originale et inattendue, firent tout pour satisfaire le petit: "Comment pouvions-nous ne pas essayer?", sourit Félix.

Grâce à l'intervention du diocèse, ils réussirent à obtenir un "pass" spécial pour le vendredi 19 août.: le Pape devait visiter l'église de Sant Pantaleon, après la rencontre historique avec la communauté juive à la sinagogue de Cologne, et eux pouraient être au 1er rang. Dans l'espoir de pouvoir au moins serrer la main de Ratzinger.

La foule était immense. Les mains tendues au-dessus des barrières encore plus. Et poutant (Fatalité, ou Providence?), Benoît XVI fut attiré par cet enfant complètement chauve, avec un masque sur son visage, dans les bras de sa maman. Le Souverain Pontife changea de direction, s'approcha, prit le visage de Victor entre ses mains, le caressa longuement et murmura quelques mots à Michaela. Un simple geste d'affection et de compassion repris en direct par la télévision, qui fit immédiatement le tour de la planète. "A présent, j'ai reçu la bénédiction la plus forte du monde" confia, serein, le petit garçon à ses parents durant le voyage de retour vers leur maison de Dusseldorf.

"Mon coeur, et celui de ma femme", poursuit Félix, "étaient pleins de joie: nous avions réalisé le voeu de Victor. Et, en cet instant, rien n'était plus gratifiant que sa joie, si simple, si spontanée."

Erreur. Ils allaient découvrir quelque chose de terriblement plus gratifiant seulement 3 mois plus tard: la saveur si douce de ces mots, kreibsfrei.

Un mal que les médecins avaient décrit comme incurable a été vaincu "de manière imprévisible et mystérieuse", comme ont dû l'admettre ces mêmes médecins. Les journaux allemands n'ont pas pratiqué la demie-mesure pour raconter cette histoire: "c'est un miracle! " se sont-ils exclamés en première page.
Et pourtant, d'un point de vue technique, on ne peut pas parler de miracle: l'Eglise ne reconnaît officiellement que ceux accomplis par une personne déjà parvenue dans un monde meilleur. "Bien que personne n'ose fixer de limites à la toute-puissance de Dieu", murmurent certains prêtres de la Curie romaine, qui, ainsi, admettent indirectement la stupeur suscitée par cette nouvelle même au vatican.
"Je ne sais pas, appelez cela comme vous voulez,", dit la maman Michaela. "Moi, je sais seulement une chose: avant cela, mon fils était plein de métastases, et à présent, tout a disparu".

 

Plusieurs oncologues allemands, interpellés par les journaux et les télévisions, se sont aussitôt empressés de se souvenir que, bien que rares, les guérisons de tumeurs comme celles que contenait le petit corps de Victor, peuvent survenir. A cette objection de la raison, heureux, le curé de la paroisse familiale répond malicieusement: " Tout est déjà écrit dans l'évangile. Quand les pharisiens ne voulurent pas croire à la guérison de l'aveugle de naissance: ils l'interrogèrent jusqu'à l'exaspérer, mettant en doute qu'il fût vraiment aveugle, et le prenant pour un imposteur. Et lui de leur répondre -Moi, je ne sais pas; je sais seulement qu'avant, je ne voyais pas, et que maintenant, je vois-"

A présent, Victor fait le signe de la victoire avec ses petites mains. Il sait que son calvaire est terminé. Il sourit. Il sait qu'il peut retourner jouer avec ses petits camarades. Il sait que les longues après-midi passées à l'hôpital, entre visites, soins et analyses, ne seront bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Il sait qu'il peut finalement retourner sereinement à l'école, sans avoir à penser à tous ces médicaments qui l'attendent. Et il sait aussi que, peut-être, quelques cheveux lui auront déjà repoussé pour Noël. Un beau cadeau, certes. Mais rien en comparaison de la douceur de ce mot que personne n'avait encore prononcés devant lui: krebsfrei

Roberto Beccaria, Oggi, 1' décembre 2005

Légende des photos:
Le Pontife le remarque parmi la foule, s'approche et le salue avec tendresse

 

 

[Modificato da beatrice.France 16/12/2005 16.48]

16/12/2005 16:39
 
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Photos dans "Oggi"


[Modificato da beatrice.France 16/12/2005 21.49]

16/12/2005 21:25
 
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Bea..Merci pour l'article, la traduction et les photos...MAIS,
n'est-ce pas tres irritant - la revue a imprime les deux dernieres photos "en revers" (on dit comme ca?: voir les cheaveaux du Benoit - la raie est a droite! En plus, nous avons la photo originale, ou le pape est a droite de Victor et sa maman! [Ce sorte de transposition est une bete noire journalistique!)
16/12/2005 21:38
 
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Re:

Scritto da: TERESA BENEDETTA 16/12/2005 21.25
Bea..Merci pour l'article, la traduction et les photos...MAIS,
n'est-ce pas tres irritant - la revue a imprime les deux dernieres photos "en revers" (on dit comme ca?: voir les cheaveaux du Benoit - la raie est a droite! En plus, nous avons la photo originale, ou le pape est a droite de Victor et sa maman! [Ce sorte de transposition est une bete noire journalistique!)



Tu as raison, tu as bien fait de me le dire, je n'avais pas fait attention... Mais je vais retourner la photo, si tu veux...

[Modificato da beatrice.France 16/12/2005 21.51]

16/12/2005 21:41
 
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Autre article dans la presse italienne sur la guérison de Victor
Dans un magazine de programme télé, l'article est encore plus beau que le précédent
("Visto", n° 50, 16-12-2005)

La touchante histoire de l'enfant allemand guéri d'une tumeur après la bénédiction de Benoît XVI

La caresse du Pape a sauvé la vie de Victor

Il y en a qui ont crié au miracle, mais l'Eglise et la médecine freinent, car le petit a également été soigné par la chimiothérapie. Il est cependant certain que le Pontife lui a donné plus de force pour lutter contre le mal.

En août dernier, quand Benoît XVI s'est rendu à Cologne pour son premier et très attendu voyage à l'étranger, les caméras du monde entier étaient pointées vers lui. Et à aucun des objectifs n'a échappé la très tendre rencontre du Pape avec un enfant qui portait un masque de protection devant la bouche, la tête chauve, que le Souverain Pontife avait caressé et béni. Des images émouvantes non seulement parce que l'enfant était visiblement un petit malade du cancer, mais aussi, parce qu'on avait eu l'impression que le Pape l'avait recherché LUI parmi des dizaines de milliers de personnes: passant à travers la foule, protégé par les barrières de sécurité, il l'avait aperçu à plusieurs mètres de distance, puis il avait fait signe aux parents de s'approcher, et enfin il avait étreint avec tendresse le petit malade, lui caressant le visage et lui donnant sa bénédiction.

Un geste bouleversant et paternel vers un enfant dont on avait su qu'il s'appelait Victor, qu'il avait 6 ans, et qu'il avait été amené de Dusseldorf à Cologne par ses parents, justement dans l'espoir de rencontrer le Pape.

Mais certainement, l'espoir qui demeurait caché dans le coeur des parents de Victor, et qu'eux-mêmes osaient à peine exprimer par des mots, c'était surtout que la rencontre avec le Pape Benoît, ajoutée aux longues et douloureuses cures médicales, puisse d'une façon ou d'une autre amener la guérison du petit, ou, au moins, la favoriser.

Après cette rencontre, Victor fut soumis à d'autres séances de chimiothérapie, jusqu'à ce que, à l'occasion d'un contrôle effectué récemment, les médecins eussent constaté la disparition des tumeurs. En fait, une guérison complète, même s'il faudra probablement encore quelques années jusqu'à ce que Victor soit considéré comme assuré qu'il n'y aurait plus de rechute.

Il y en a qui parlent déjà de miracle, plus précisément du premier miracle de Ratzinger, le Pontife timide qui, avant même la fin de sa première année de pontificat, aurait déjà arraché un enfant à la mort.

Certes, cette histoire extraordinaire suggère beaucoup de choses: le Pape et l'enfant guéri sont tous les deux allemands et se sont rencontrés dans leur terre natale, Benoît XVI semble l'avoir recherché spécialement dans la foule qui l'applaudissait à Cologne, pour lui accorder une affection et une protection vraiment spéciales, et pour finir, ces images avaient déjà fait en août dernier le tour du monde, coome pour annoncer par anticipation la bonne nouvelle de la guérison de Victor.

Mais ceux qui ont l'habitude de garder les pieds sur terre ont déjà averti qu'il est certes trop tôt pour porter un jugement définitif, qu'il faut prendre en considération le fait que les thérapies contre le cancer, y compris en pédiatrie font chaque mois des progrès gigantesques, tandis que l'on sait de façon certaine que l'attitude psychologique du malade peut jouer un rôle important dans la guérison.

A coup sûr, Victor, qui n'a que 6 anns, a dû se sentir réconforté de recevoir, en plus de l'affection de ses parents, celle du Pape, qui, de son côté, a su réchauffer le coeur du bambin avec une grande tendresse. Désormais, Victor vivra, et c'est ce qui importe le plus

Maurizio Saglio
"Visto"
Décembre 2005


18/12/2005 15:22
 
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19 octobre: visite a Sainte-Marie Consolatrice, et discours improvisé de Benoît XVI

Site de Sainte-Marie-Consolatrice

Dépêches AGI (traduites de l'italien)
Photos Pier Paolo Cito, Alessandra Tarantino, Alessia Pierdomenico



Beaucoup de monde et d'enthousiasme pour le retour en tant que Pape de Josef Ratzinger à la paroisse de Casalbertone, dont il a été cardinal titulaire de 1977 à 1993 (voir anecdote "le Pape de noantri") .




Le Pontife est arrivé à 9h précises, dans une "Lancia Thesis" découverte, noire, et il s'est arrêté pour saluer les fidèles massés sur le parvis. Beaucoup d'entre eux avaient reçu la confirmation de ses mains, et se souvenaient de la dernière visite de Jean-Paul II le 2 avril 1995, alors que le même Ratzinger était là pour l'accueillir. Aujourd'hui, c'était au tour du Cardinal Ruini.



Avec des milliers de fidèles, qui, malgré le froid, attendaient Benoît XVI depuis le petit matin, sur la Place Sainte Marie Consolatrice, il y avait deux des ex-curés, devenus célèbres: l'ex archevêque de Gênes, Mgr Giovanni Canestri, et l'ex-archevêque de Potenza, Mgr Ennio Appignanesi.
Accompagnait également le pape un ex-vicaire de Casalbertone, Mgr Franco Camaldo, aujourd'hui proche collaborateur du Vatican en tant que numéro 2 de l'Office pour les célébrations pontificales




"Le Pape est revenu ici pour vous annoncer la bonne nouvelle".
Avec ces simples paroles, le Pape a salué la foule des fidèles... "La Rédemption,- a t'il ensuite expliqué dans son homélie, lors de la messe concélébrée[..] est une bonne nouvelle pour le monde d'aujourd'hui, où Dieu est absent. Un monde dominé par les peurs et les incertitudes.
Un monde obscur, où beaucoup ont besoin d'anésthésiants pour survivre".
"A tous, - a répété le Pape - , je veux dire la parole libératrice annoncée par l'archange à la Vierge: réjouissez-vous! C'est Marie, la grande consolatrice, qui nous invite à distribuer la joie, non les cadeaux luxueux qui coûtent du temps et de l'argent, mais la vraie joie, celle que nous pouvons communiquer avec un sourire, avec un geste de pardon."

"C'est vraiment pour moi une grande joie, - s'est alors confié le pontife, - d'être avec vous ce matin, et de célébrer pour vous cette sainte Messe.
C'est vraiment pour moi un retour à la maison: c'est ici la paroisse romaine dans laquelle je me rendis le 15 octobre 1977, le curé était alors don Ennio Appignanesi, et les vicaires étaient l'actuel curé don Enrico Pomili, et don Franco Camaldo. C'est un lien qui ne s'est pas desserré lorsque je suis devenu cardinal titulaire du diocèse de Velletri. Et qui est devenu encore plus concret à présent que je suis devenu l'évêque de Rome, et donc votre évêque"

"Chers amis, merci pour votre présence. Tous mes souhaits d'heureux Noël".
C'est ainsi que le Pape Benoît XVI a pris congé de ses ex-paroissiens de Casalbertone.
Alors qu'à l'arrivée du Pape, il y avait une petite foule, à son départ à 11h20, il y avait sur la Place autour de l'église environ 10000 personnes, qui avaient suivi le conseil du curé don Enrico Pomili: "ceux qui, à cause du manque de place, n'entreront pas dans l'église, peuvent rester à la maison pour suivre la messe sur Telepace et Sat 2000, et venir ensuite saluer le Pape quand il s'en va." Aussitôt dit, aussitôt fait. Benoît XVI a pu avoir ainsi un vrai bain de foule, avec un enthousiasme qui a rappelé à beaucoup celui qui entourait Jean-Paul II, lors de chacune des 317 visites faites par lui aux paroisses romaines.






[Modificato da beatrice.France 18/12/2005 18.03]

19/12/2005 16:06
 
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Benoît XVI "Européen de l'année" selon le Time (information Teresa)

Benoît XVI est l'Européen (newsmaker) de l'année, selon le Time.

Teresa, sur le forum anglophone, nous dit que l'article qui suit est probablement le compte-rendu le plus favorable sur le Pape Benoît qui soit paru dans les media généralistes de langue anglaise, et que c'est aussi un bilan des huit premiers mois de pontificat.
"LISEZ, ET REJOUISSEZ-VOUS", ajoute-t'elle.



Un homme pour une mission.

Après huit mois de travail, le Pape Benoît XVI a inventé une forme de charisme qui lui est propre.
par Jeff Israeli

L'homme qui devait devenir Benoît XVI a commencé l'année derrière un bureau. Le cardinal Joseph Ratzinger avait longtemps été salué par les conservateurs comme l'artisan de la politique doctrinale de Jean-Paul II, et calomnié par les progressistes comme le "panzerKardinal" qui défendait l'orthodoxie de la doctrine catholique avec l'impénétrabilité d'un tank.
Pourtant, le quotidien de Ratzinger était celui d'un bureaucrate haut-placé de la hiérarchie catholique. Travailler en équipe pendant 23 ans dans les instances dirigeantes de l'Eglise, signifiait surtout étudier et sauvegarder l'Evangile, plus que la prêcher.

Le 31 mars, Ratzinger était à son bureau du Vatican quand la sonnerie du téléphone lui apporta de mauvaises nouvelles. Le long et courageux combat de Jean-Paul II contre la maladie approchait de son terme, et, en tant que Doyen du Sacré-Collège, il revenait à Ratzinger d'informer ses frères cardinaux quand le Pape serai mort.
Ratzinger se hâta, et fut conduit dans une Mercédes noire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, par le chemin à une voie derrière la Basilique Saint-Pierre, vers l'ascenseur qui le ménerait vers les appartements privés du Pape.

Il était près de minuit quand le cardinal arriva au chevet du Saint-Père. L'état de Jean Paul avait empiré le matin même. L'infection de la gorge qui l'avait déjà envoyé deux fois à l'hôpital Gemelli, avait commencé à se répandre dans son corps. Indépendamment de sa position à la Curie, Ratzinger était l'un des plus proches et des plus chers amis du Pape, et les familiers du Vatican avait spéculé sur le contenu de l'entretien entre les deux hommes. Selon certaines sources vaticanes, on peut vraiment penser que le Pape prophétisa à Ratzinger que l'allemand serait son successeur. Quelle que fut l'issue de cette conversation, l'Administrateur de l'Eglise fut finalement choisi trois semaines plus tard par ses frères cardinaux pour succéder à Jean-Paul II.


Le nouveau Pape s'est engagé sur la scène mondiale avec élégance (grâce), et chaleur, et ce sont ces qualités qui nous ont conduit à le choisir comme "Européen de l'année".
Un homme souvent décrit comme méthodique et contemplatif, - et même franchement timide -, a créé un charisme à sa manière, qui défie notre société du "paraître" du "faire-savoir" et du "m'as-tu-vu".
A 78 ans, Benoît est l'archétype du croyant de longue date, serein, et qui soudain voit arriver son tour pour s'exprimer, une âme d'expérience redevenue juvénile, et étonamment bien équipée pour faire face à sa mission.
Le père Joseph Fassio, qui connaît le Pape depuis les années 70, dit que son ancien professeur "semble actuellement en meilleure forme, plus jeune, plus rayonnant, plus en paix", depuis qu'il est monté sur le trône pontifical.

En fait, la contenance sereine de Ratzinger donne une idée fausse de son âme énergique. Le nouveau Pape est l'homme d'une mission, déterminé à réaffirmer l'orthodoxie catholique face aux défis de la modernité, et à faire une fois de plus de l'Eglise le point central de l'identité européenne, une entité géographique autrefois liée au royaume du Christ, mais aujourd'hui sécularisée. L'image de Ratzinger peut sembler plus douce que ce que beaucoup en attendaient, mais ses convictions n'ont pas changé. Il a rendu évident que les enseignements traditionnels de l'Eglise Catholique sur l'avortement, l'accès des femmes à la prêtrise et l'homosexualité, ne seraient pas remis en cause sous son pontificat. Après la publication d'un nouveau document du Vatican interdisant l'accès à la prêtrise à toute personne ouvertement gay, même chaste, l'écrivain Andrew Sullivan, un catolique gay, a dit que "Benoît a identifié un groupe de gens, et a affirmé, sans se préoccuper de leur comportement ou de ce qu'ils font, qu'ils sont indignes de servir Dieu. Ce n'est pas ce qu'ils font, qui est en cause. C'est ce qu'ils sont"

Pourtant, loin de ses positions les plus contoversées, le Pape a démontré une habileté à prêcher avec éloquence sur les questions les plus cruciales de l'existence moderne - le Bien et le Mal, la charité et le consumérisme, et la pente glissante de la satisfaction immédiate des besoins.
Ratzinger, dit un proche collaborateur d'un cardinal européen progressiste, "possède l'art de résumer un concept en une seule phrase. Il est capable de dégager une vision claire de ce qui ne va pas dans notre société."


La mission du nouveau Pape est celle qu'il suit depuis qu'il a été ordonné prêtre dans sa Bavière natale.
Mais les convictions de Ratzinger n'ont jamais été perçues aussi clairement que pendant -et après- les dernières heures de son prédecesseur.
Le soir du 1er Avril, un de ses assistants de longue date raconte comment, ce matin-là, son patron avait rassemblé les employés de La Congrégation pour la Doctrine, afin de leur faire réciter le Rosaire, et de les informer de sa visite à Jean-Paul. "Je ne l'avais jamais vu aussi ému", raconte le fonctionnaire du Vatican.
Dix jours plus tard, il revint à Ratzinger de présider le service de funérailles de Jean-Paul. Ce fut sans doute la cérémonie de ce type la plus regardée dans l'histoire de l'humanité, avec plus d'un million de fidèles et des dizaines de chefs d'état pressés autour de la Place Saint-Pierre, et dix millions de personnes en plus regardant à la télévision. Ratzinger fut un modèle de sérénité, guidant la liturgie solennelle avec sang-froid, et prononçant une homélie pleine de chagrin et d'émotion. C'était la première preuve publique pour les fidèles -et les cardinaux électeurs- qu'il était bien un pasteur, capable de quider la foule du monde entier.

Dans les jours qui suivirent, Ratzinger fut amené à conduire une série de huis-clos et de rencontres de pré-conclave avec ses confrères cardinaux, qui par la suite évoquèrent son sens de l'écoute, ses talents de polyglotte, et même son humour. Pour le bien de l'Eglise, il fallait un seul pilote pour prendre en charge la Papauté pendant cette période de vacance du pouvoir. Ses responsabilités ne cessaient de croître. "Après la mort de Jean-Paul", racontait récemment un cardinal résidant à Rome, "il semblait que Ratzinger portât seul l'Eglise toute entière sur ses épaules".
Quelques heures avant le début du vote, il délivra sa dernière homélie en tant que cardinal, un plaidoyer passionné pour l'orthodoxie dans lequel il dénonçait "la dictature du relativisme".
Le jour suivant, il était Pape. Depuis la loge des bénédictions d'une Place Saint-Pierre noyée de brume, rayonnant, le Pape Benoît annonçait au monde entier que les Cardinaux avaient élu "un humble travailleur dans les vignes du seigneur".

Il se mit rapidement au travail. Benoît accéléra la route de Jean-Paul vers la sainteté, nomma son propre successeur à la tête de la Congrégation pour la Doctrine, et prépara sa première encyclique - à paraître aux alentours de Noël-. En Août, il se rendit dans son Allemagne natale pour les Journées Mondiales de la Jeunesse, où il rendit une visite historique à la synagogue de Cologne, s'exprima avec force contre le terrorisme lors d'un meeting avec les leaders de la communauté musulmane allemande, et gagna le coeur d'un million de jeunes - dont beaucoup étaient venus là pour voir leur bien-aimé Jean-Paul II. Ce fut là, sans doute, que le monde entier apprécia que le nouveau Chef de l'Eglise catholique ne fût pas un simple remplaçant.

L'attrait public de Benoît XVI vient des manières qu'il a toujours eues.
Sa voix a une cadence mélodieuse, et son sourire illumine son visage.
Il ne mâche pas ses mots. "La vraie révolution ne peut venir que de Dieu", a-t'il dit aux jeunes rassemblés à Cologne.
Le nouveau Pape a fait en sorte de mettre ses pas dans ceux de Jean-Paul II, sans chercher à rivaliser avec son magnétisme hors du commun, et, ce faisant, il a révélé un aspect de sa personnalité qu'il ne connaissait peut-être pas lui-même. Le Cardinal de Venise, Angelo Scola, qui connaît Ratzinger depuis 1971, a dit que la papauté avait révélé le meilleur de son mentor.
"Ratzinger, - a dit Scola au Time - a le don de parler aussi bien à l'homme le plus simple, qu'au plus cultivé. En 35 ans, chaque fois que je l'ai vu ou entendu, j'ai appris quelque chose de nouveau. "


Le nouveau Pape lui-même semble prêt à apprendre. Durant l'été, en un seul mois il a rencontré le leader des ultra-tradionnalistes lefévristes, puis Hans Kung, un théologien originaire de Suisse, en désaccord profond avec la doctrine de Ratzinger. Il n'a semblé donner de gage à aucun des deux, mais il a écouté. Lors du synode des évêques, en Octobre, il a introduit pourla première fois des moments de discussion libre, et il y a pris part. "Que le Pape lui-même prît la parole, c'était la preuve qu'il voulait un dialogue direct et immédiat avec ses frères évêques - le signe précieux d'une saine collégialité ", dit Scola, que Benoît chargea de présider les débats pendant ces 3 semaines.
Et partout, il parvient à toucher son troupeau. Benoît a déjà prononcé une série d'homélies pénétrantes, dans un langage qui souvent ne ressemble pas à celui d'un Pape. Dans un passage où il est question du péché, il parle de "la tentation de composer un peu avec le diable, en pensant que garder une part de liberté vis-à-vis de Dieu est une bonne chose, peut-être même nécessaire. Mais si nous regardons le monde autour de nous, il n'en est pas ainsi. Le mal aussi empoisonne". Par sa touche poétique, son prédecesseur donnait du poids aux mots. Benoît, lui, se sert du pouvoir de sa prose.

Mais, outre son érudition, et son sens de sa mission, la grande surprise du pontificat de Benoît, jusqu'à présent - au moins pour ceux qui ne le connaissaient pas personnellement - est sa tranquille humanité.
A la fin d'une audience générale, en Août, a passé un long moment non prévu auprès des malades et des personnes âgées pour les saluer personnellement. Une fillette de 8 ou 9 ans s'approcha, tenant sa mère par la main, et serrant un ours en peluche. Ses cheveux étaient rasés et son visage bouffi à cause des médicaments. Le Pape la regarda droit dans ses yeux avides, et passa sa main sur son front en une bénédiction. Et puis, sans attendre, il atteignit l'ours en peluche qu'il bénit de la même façon.



Parmi ceux pour qui la doctrine est le point-clé, les convictions inébranlables de Benoît XVI lui vaudront à la fois des fans et des ennemis. Pour ceux d'entre nous qui sont moins sûrs de leur foi -et même pour ceux qui ne croient pas - , le nouveau Pape nous rappelle simplement que le travail d'un missionnaire n'est jamais fini.




[Modificato da beatrice.France 19/12/2005 18.10]

19/12/2005 19:53
 
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Re: Benoît XVI "Européen de l'année" selon le Time ...
http://www.time.com/time/personoftheyear/2005/people/

20/12/2005 09:07
 
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Discours au nouvel ambassadeur de France auprès du Saint-Siège
Dans le journal "La Croix" du 19 décembre
http://www.la-croix.com/

Commentaire personnel: Je ne suis pas sûre de partager à 100% l'analyse faite par les media français, (dont LA CROIX n'est qu'un échantillon relativement modéré) qui, selon leur habitude, n'ont retenu du discours que ce qui les arrangeait, à savoir les violences en France et l'intégration...
Et pourtant, il a dit bien d'autres choses (source: agences italiennes ADN Kronos, AGI, ANSA)

@ sur l'importance du couple et de la famille, par opposition aux autres formes juridiques d'union :
"E' giusto dare un'attenzione particolare all'istituzione coniugale e familiare, alla quale nessun'altra forma di organizzazione relazionale puo' essere comparata ."
@ sur l'embryon et la recherche génétique:
"- Benedetto XVI condanna la tendenza a considerare "l'essere umano, soprattutto nei primi istanti della sua esistenza, come un semplice oggetto di ricerca... E' importante - ha spiegato - considerare le questioni etiche non solo da un punto di vista della scienza, ma dell'essere umano, che deve essere imperativamente rispettato". Il Pontefice ha sottolineato infatti che "senza l'accettazione di questo criterio morale fondamentale, sara' difficile riuscire a creare una societa' veramente umana, rispettosa di tutti coloro che la compongono, senza alcuna distinzione". - "
@ sur le principe de laïcité: "
Il principio della laicita', nel rispetto delle competenze dello Stato e della Chiesa, non puo' significare che quest'ultima sia esclusa dalla vita della societa'."



Le pape invite la France à la fraternité
Dans un discours adressé lundi 19 décembre au nouvel ambassadeur de France près le Saint-Siège, Benoît XVI revient sur la crise des banlieues

Est-ce le lien particulier qui lie le pape à notre pays ? Ou son intérêt manifeste pour les questions de société ? Toujours est-il que Benoît XVI a adressé lundi 19 décembre un message particulièrement fort à la France.

À l’occasion de la présentation de ses lettres de créance par le nouvel ambassadeur près le Saint-Siège, Bernard Kessedjian (lire La Croix du 2 décembre), le pape a en effet écrit un texte qui va bien au-delà de l’exercice formel de la diplomatie vaticane.

Un paragraphe – positif – sur la laïcité, une phrase sur les relations entre le Saint-Siège et la nation française, mais l’essentiel est ailleurs : le pape, qui connaît bien la France, revient longuement sur les violences récentes dans les banlieues. Une actualité qui lui tient à cœur, et qui fut d’ailleurs abondamment commentée par l’ensemble de la presse italienne.

« Votre pays vient de vivre une période difficile sur le plan social, faisant apparaître la profonde insatisfaction d’une partie de la jeunesse », écrit-il. Pour le pape, le malaise est profond, et la France doit apporter une réponse à la hauteur. Benoît XVI rappelle ainsi au pays son devoir à l’encontre des étrangers accueillis en France, et qui ont « contribué au développement de la Nation ». Il importe de leur proposer un « idéal de société et un idéal personnel ».
Benoît XVI prend soin de souligner le rôle de la famille

Ce qui passe, explique-t-il, par une meilleure intégration de tous dans la société. Et le pape de replacer la France devant ses propres valeurs, celles d’égalité, de fraternité. L’objectif, souligne-t-il encore, est de parvenir à refonder une « culture commune, porteuse des valeurs morales et spirituelles fondamentales ».

Benoît XVI prend soin de souligner le rôle de la famille, et plus généralement de l’éducation, dans la formation de la jeunesse, un thème qui lui est particulièrement cher : « Tout cela contribuera grandement à la cohésion nationale entre les générations et à la création d’un tissu social plus fort. » Le pape semble donc avoir été particulièrement marqué par les récents événements dans les banlieues françaises. Sans doute parce que, au-delà de la France, c’est toute l’Europe occidentale qui est concernée, dans son modèle d’intégration et d’éducation.

Et que l’enjeu est de taille, puisque «la paix sociale est en grande partie à ce prix». Il attire aussi l’attention des dirigeants français sur les questions éthiques et bioéthiques, qu’il faut envisager « non pas d’abord du point de vue de la science, mais de celui de l’être humain », dit-il : une mise en garde, alors que le décret permettant la recherche sur les embryons humains devrait sortir dans les prochains jours.

Le volet strictement diplomatique est moins développé, même si le pape aborde aussi, dans son discours, les difficultés des pays émergents, auxquelles il demande à la France de rester attentive, notamment en ce qui concerne les pays africains.
Une invitation à une intervention dans le différend syro-libanais

L’appel de Benoît XVI à la France de relever le défi de l’intégration trouve un écho dans le discours qui lui a été remis, dans le cadre de cette rencontre, par le nouvel ambassadeur de France près le Saint-Siège. Bernard Kessedjian, rappelant en effet l’invitation de Jean-Paul II, à Reims, à faire progresser les idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité, explique combien celle-ci retentit aujourd’hui, « au moment où les manifestations de violence que mon pays a connues dans la périphérie de ses villes ont mis à l’épreuve les principes sur lesquels s’est construite notre collectivité nationale depuis près de deux siècles ».

Le représentant de l’État français livre ensuite une définition ouverte de la laïcité, qui, « loin de cantonner les convictions spirituelles et religieuses de chacun dans la sphère privée, est garante du rôle que celles-ci sont appelées à jouer dans le débat public, mais aussi du respect qui leur est dû, dans un esprit de dialogue et de tolérance ».

Bernard Kessedjian revient enfin plus longuement sur les convergences qui peuvent s’établir entre le Saint-Siège et la France en matière diplomatique, qu’il s’agisse de la mise en place d’une organisation mondiale de l’environnement, comme de la promotion de mécanismes innovants de financement du développement.

De même, concernant la situation au Moyen-Orient, l’ambassadeur rappelle combien le Liban, qui traverse «une période déterminante de son histoire» a «plus que jamais besoin de la sollicitude du Saint-Siège dans les efforts qui sont les siens pour préserver son indépendance et sa souveraineté». Une invitation à peine voilée à une intervention plus explicite de Rome dans l’épreuve de force qui oppose aujourd’hui la Syrie au Liban.

Isabelle de GAULMYN, à Rome

***
«Un pas supplémentaire pour l’intégration de tous dans la société»

Un extrait de la réponse de Benoît XVI au discours de l’ambassadeur de France près le Saint-Siège :
« Votre pays a accueilli de nombreux travailleurs étrangers et leurs familles, qui ont largement contribué au développement de la Nation depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il importe aujourd’hui de les remercier, eux et leurs descendants, de cette richesse économique, culturelle et sociale à laquelle ils ont participé. La plupart d’entre eux sont devenus ainsi des citoyens français à part entière. Le défi consiste aujourd’hui à vivre les valeurs d’égalité et de fraternité, qui font partie des valeurs mises en exergue par la devise de la France, prenant soin de faire en sorte que tous les citoyens puissent réaliser, dans le respect des différences légitimes, une véritable culture commune, porteuse des valeurs morales et spirituelles fondamentales. Il importe aussi de proposer aux jeunes un idéal de société et un idéal personnel, pour qu’ils conservent des raisons de vivre et d’espérer, et qu’ils aient davantage confiance en un avenir meilleur leur permettant d’édifier leur existence, de trouver un travail pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, pour avoir le bien-être auquel ils ont naturellement droit. C’est donc en définitive à faire un pas supplémentaire pour l’intégration de tous dans la société que votre pays est invité, de même que d’autres nations du Continent, au nom même de la dignité intrinsèque de toute personne et de son caractère central dans la société, que rappelait le concile œcuménique Vatican II (Gaudium et spes, n° 9), comme vous l’évoquiez vous-même. La paix sociale est en grande partie à ce prix. »



[Modificato da beatrice.France 20/12/2005 10.17]

20/12/2005 12:53
 
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TEXTE INTEGRALE DU DISCOURS DU PAPE
Comme le Saint-Pere a parle en francais a la présentation de ses lettres de créance par le nouvel ambassadeur de France près le Saint-Siège, Bernard Kessedjian, hier, voici le texte integrale de son discours, publiee par le Bureau de la Presse du Saint-Siege:

Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec joie que je reçois de vos mains les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de France près le Saint-Siège. En vous remerciant des paroles courtoises que vous avez bien voulu m’adresser, je vous souhaite une cordiale bienvenue à l’occasion de cette rencontre solennelle qui inaugure la mission qui vous a été confiée ici. Je suis sensible aux souhaits de Son Excellence Monsieur Jacques Chirac, Président de la République française, vous priant de lui exprimer en retour mes vœux les meilleurs pour lui-même et pour l’ensemble du peuple de France.

Vous savez l’attention particulière de l’Église catholique et du Saint-Siège envers la nation française. Vous connaissez aussi l’engagement de l’Église catholique dans la société, à tous les niveaux. Par votre intermédiaire, permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, d’adresser mes salutations fraternelles aux Pasteurs et aux fidèles catholiques de votre pays, les encourageant à poursuivre leur mission apostolique et leurs actions de solidarité fraternelle dans les paroisses, les mouvements, les associations; ce sont des attitudes qui appartiennent à la tradition chrétienne et qui trouvent leur fondement dans l’amour du Christ pour chaque personne, digne d’être aimée pour elle-même.

Votre pays célèbre cette année le centenaire de la loi de séparation des Églises et de l’État. Comme l’a rappelé mon prédécesseur le Pape Jean-Paul II dans la lettre qu’il adressait le 11 février dernier aux Évêques de France, le principe de laïcité consiste en une saine distinction des pouvoirs, qui n’est nullement une opposition et qui n’exclut pas cependant pour l’Église «de prendre une part toujours plus active à la vie de la société, dans le respect des compétences de chacun» (n. 2). Une telle conception doit aussi permettre de promouvoir davantage l’autonomie de l’Église, que ce soit dans son organisation ou dans sa mission. À ce propos, je salue l’existence et les rencontres des instances de dialogue entre l’Église et les Autorités civiles, à tous les niveaux. Je suis sûr que cela permettra de faire concourir au bien des citoyens toutes les forces ainsi mises en œuvre et portera des fruits dans la vie sociale.

Comme vous l’avez rappelé, votre pays vient de vivre une période difficile sur le plan social, faisant apparaître la profonde insatisfaction d’une partie de la jeunesse; une telle situation semble avoir atteint non seulement les banlieues des grandes villes, mais plus profondément toutes les couches de la population. Les violences internes qui marquent les sociétés et que l’on ne peut que condamner constituent cependant un message, notamment de la part de la jeunesse, nous invitant à prendre en considération les requêtes des jeunes et à avoir, comme le rappelait Mgr Jean-Pierre Ricard, Archevêque de Bordeaux et Président de la Conférence des Évêques de France au terme de l’Assemblée de Lourdes au mois de novembre dernier, «une réponse à la hauteur de ces tensions dramatiques de notre société». Permettez-moi de saluer ici tous ceux qui se sont engagés, notamment par le dialogue et la proximité fraternelle avec les jeunes, pour que le climat social soit à nouveau pacifié, car il s’agit là d’une responsabilité de tous les citoyens.

Votre pays a accueilli de nombreux travailleurs étrangers et leurs familles, qui ont largement contribué au développement de la Nation depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale. Il importe aujourd’hui de les remercier, eux et leurs descendants, de cette richesse économique, culturelle et sociale à laquelle ils ont participé. La plupart d’entre eux sont devenus ainsi des citoyens français à part entière. Le défi consiste aujourd’hui à vivre les valeurs d’égalité et de fraternité, qui font partie des valeurs mises en exergue par la devise de la France, prenant soin de faire en sorte que tous les citoyens puissent réaliser, dans le respect des différences légitimes, une véritable culture commune, porteuse des valeurs morales et spirituelles fondamentales. Il importe aussi de proposer aux jeunes un idéal de société et un idéal personnel, pour qu’ils conservent des raisons de vivre et d’espérer, et qu’ils aient davantage confiance en un avenir meilleur leur permettant d’édifier leur existence, de trouver un travail pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, pour avoir le bien-être auquel ils ont naturellement droit. C’est donc en définitive à faire un pas supplémentaire pour l’intégration de tous dans la société que votre pays est invité, de même que d’autres nations du Continent, au nom même de la dignité intrinsèque de toute personne et de son caractère central dans la société, que rappelait le Concile œcuménique Vatican II (Gaudium et spes, n. 9), comme vous l’évoquiez vous-même. La paix sociale est en grande partie à ce prix.

Il convient aussi de porter une attention toute spéciale à l’institution conjugale et familiale, à laquelle aucune autre forme d’organisation relationnelle ne peut être comparée. Elle est en effet le fondement de la vie sociale et elle a un rôle irremplaçable dans l’éducation de la jeunesse, associant autorité et soutien affectif, donnant à tous les jeunes les valeurs indispensables à leur maturation personnelle et le sens du bien commun, ainsi que les repères nécessaires à la vie en société. Pour ce faire, elle doit être aidée et soutenue, pour ne pas démissionner de sa mission éducative et laisser alors les jeunes livrés à eux-mêmes. Je veux saluer ici les éducateurs, le milieu scolaire et tous les mouvements qui s’attachent à soutenir les parents dans leur tâche éducative, les aidant à former la conscience des jeunes, pour que ces derniers puissent être demain des adultes responsables non seulement d’eux-mêmes mais aussi de leurs frères en humanité et de la bonne marche de la société. Que tous sachent que l’Église, qui s’attache partout à défendre la famille, veut les aider dans leur tâche.

D’autre part, il importe que les jeunes soient accompagnés, pour qu’ils puissent prendre leur vie en main et se sentir membres à part entière de la société. Tout cela contribuera grandement à la cohésion nationale entre les générations et à la création d’un tissu social plus fort. Dans ce même esprit, je souhaite attirer aussi l’attention de tous les hommes de bonne volonté sur les décisions et les actions en matière de bioéthique, qui montrent que l’on a de plus en plus tendance à considérer l’être humain, notamment dans les premiers instants de son existence, comme un simple objet de recherche. Il importe d’envisager les questions éthiques non pas d’abord du point de vue de la science, mais de celui l’être humain, qui doit impérativement être respecté. Sans acceptation de ce critère moral fondamental, il sera difficile de créer une société vraiment humaine, respectueuse de tous les êtres qui la composent, sans distinctions aucunes.

Pour de multiples raisons, votre pays est attentif aux pays émergents et à ceux qui peinent à engager un véritable développement économique et social. Le récent sommet Afrique-France, qui s’est tenu au Mali, en est une expression. Les pays riches ont une grande responsabilité dans la croissance des sociétés et dans l’épanouissement des citoyens des nations en difficulté, non seulement pour leur fournir des aides financières, mais aussi pour former techniquement les cadres et le personnel qui rendront ces nations de plus en plus autonomes et protagonistes dans l’économie mondiale. Ils sont appelés à participer notamment à l’établissement de structures locales autosuffisantes permettant aux habitants d’avoir les ressources nécessaires à leur subsistance. Il devient en effet plus que jamais urgent que se poursuivent et s’intensifient les actions les plus concrètes possibles, prenant appui sur les populations locales, en particulier les femmes et les jeunes, qui, notamment dans les sociétés africaines, ont une place primordiale et peuvent grandement donner un nouvel élan à l’économie et à la vie sociale.

Au terme de notre rencontre, je vous adresse, Excellence, mes vœux les plus cordiaux pour la mission que vous inaugurez aujourd’hui. Soyez assuré que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs l’attention et l’aide dont vous pourrez avoir besoin.

En confiant le peuple de France et ses Autorités à la bienveillance de Notre-Dame de Lourdes et aux nombreux saints et saintes de votre terre, si chers au cœur de bon nombre de vos compatriotes, je demande au Seigneur de les soutenir tous, afin que, puisant dans le patrimoine et la longue tradition spirituels qui sont les leurs, ils puissent édifier une société de paix et de justice, et contribuer à une solidarité toujours plus grande entre les personnes et entre les peuples. Bien volontiers, je vous accorde, Excellence, la Bénédiction apostolique, ainsi qu’à vos collaborateurs et à vos proches.

21/12/2005 10:49
 
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Article du "Monde"

Le pape aux Français : "Remerciez" vos immigrés

C'est la première fois que le nouveau pape s'adresse à la France. Benoît XVI a
reçu, lundi 19 décembre, les lettres de créance du nouvel ambassadeur de France
près le Saint-Siège, Bernard Kessedjian, qui succède à Pierre Morel, et il a
donné aux Français une leçon d'intégration toute... républicaine.

L'Italien Paul VI (1963-1978) aimait la France autant que son propre pays. Jean
Paul II (1978-2005), plus soucieux de tradition rigide, avait tardé à y être
compris. L'ex-cardinal Ratzinger, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, est un fin connaisseur de l'Hexagone et, devant le nouvel
ambassadeur, il s'est dit frappé par la récente crise des banlieues, dans
laquelle il a vu une menace pour la "paix sociale" d'un pays qu'il assure aimer
profondément.
Tout en condamnant les violences, Benoît XVI analyse la situation en professeur
plus qu'il n'admoneste le pays. Il voit deux raisons à la crise : l'incapacité
de la France à fournir des repères et des idéaux à sa jeunesse et l'épuisement
du système français d'intégration.
Le sort de la jeunesse l'inquiète : "Il importe de proposer aux jeunes un idéal
de société et un idéal personnel, pour qu'ils conservent des raisons de vivre et
d'espérer." Sans désigner le PACS et les unions homosexuelles — qui ont provoqué
des polémiques entre la France et le Vatican — Benoît XVI rappelle que les
Français ont "des devoirs en faveur de l'institution conjugale et familiale", à
laquelle "aucune autre forme d'organisation relationnelle ne peut être
comparée". En associant "autorité et soutien affectif", la France doit donner
aux jeunes "les valeurs indispensables à leur maturation personnelle et au sens
du bien commun".
A propos de l'immigration, le nouveau pape invite les Français à "remercier"
"les travailleurs étrangers et leurs familles", qui ont contribué à
"l'enrichissement" du pays, ensuite à mieux les accueillir, car ils sont devenus
"des citoyens à part entière". "Le défi consiste", selon lui, "à vivre les
valeurs d'égalité et de fraternité qui font partie de la devise de la France",
pour que "tous les citoyens puissent réaliser, dans le respect des différences
légitimes, une véritable culture commune, porteuse des valeurs morales et
spirituelles fondamentales".
Comme l'avait fait Jean Paul II au début de l'année pour le centenaire de la loi
de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905), Benoît XVI s'est enfin réjoui du
"principe de laïcité qui suppose une saine distinction des pouvoirs, mais
n'empêche pas l'Eglise de prendre part à la vie de la société dans le respect
des compétences de chacun".


Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 21.12.05

21/12/2005 23:23
 
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TV
Pour un évènement c'en est un !
nos deux principales chaînes de télévision française, se disputent la messe de minuit !
première fois depuis des décennies . Personnellement, je mettrai tout le monde d'accord, en regardant la meilleure : Telepace
celà m'évitera les bavardages habituels , vraie calamité.


TF1 fait des courbettes au Vatican ?

Ce soir, une "brève" mais en images, de notre Papa Benedetto arrivant à l'audience générale avec son «camauro»

Conclusion :
vous voulez passer à la TV ? changez de tenue vestimentaire ; à condition d'être aussi célèbre que le Pape , bien sûr ....




article prélevé dans "TELESTAR" du 24 au 30 décembre 2005 page 49
22/12/2005 10:27
 
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Dans "L'AVVENIRE" du 22/12
http://www.avvenire.it/

Photo de la "Une"

Le Pape: que vienne la Lumière qui efface les ténèbres.
Il a bien fait.
Pour se protéger du froid (mieux vaut prévenir que guérir), hier, Benoît XVI s'est présenté Place Saint-Pierre avec le camauro, traditionnel couvre-chef papal, déjà porté par le Pape Jean.
___________________________

Edito de la "Une"

Comme un père qui guide ses enfants "Servons-nous de nos yeux, sans les séparer du coeur"
Il a parlé des décorations de Noël...
___________________________


En page intérieure:






[Modificato da beatrice.France 22/12/2005 14.46]

22/12/2005 14:30
 
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Homélie du 22 décembre, adressée aux membres de la Curie
En conclusion de son homélie de ce matin, adressée aux membres de la Curie, le Saint-Père a prononcé ces mots très émouvants:



Infine, devo forse ancora far memoria di quel 19 aprile di quest'anno, in cui il Collegio Cardinalizio, con mio non piccolo spavento, mi ha eletto a successore di Papa Giovanni Paolo II, a successore di san Pietro sulla cattedra del Vescovo di Roma? Un tale compito stava del tutto fuori di ciò che avrei mai potuto immaginare come mia vocazione. Così, fu soltanto con un grande atto di fiducia in Dio che potei dire nell'obbedienza il mio "sì" a questa scelta. Come allora, così chiedo anche oggi a tutti Voi la preghiera, sulla cui forza e sostegno io conto. Al contempo desidero ringraziare di cuore in quest'ora tutti coloro che mi hanno accolto e mi accolgono tuttora con tanta fiducia, bontà e comprensione, accompagnandomi giorno per giorno con la loro preghiera.

Pour finir, peut-être dois-je aussi faire mémoire du 19 avril de cette année, quand le collège des Cardinaux, à mon épouvante, qui n'était pas mince, m'a élu comme successeur du Pape Jean-Paul II, comme successeur de Saint-Pierre, sur le siège de l'évêque de Rome. Un tel devoir était tellement aux antipodes de ce que j'avais pu imaginer comme étant ma vocation. Et ce fut dans un grand élan de confiance en Dieu que je pus prononcer dans l'obéissance mon "oui" à ce choix. Comme à ce moment, je vous demande à tous votre prière, sur la force et le soutien desquels je compte.


Photo Claudio Onorati

En même temps, je désire remercier de tout coeur en cette heure tous ceux qui m'ont accueilli et m'accueillent encore avec tant de bonté, fidélité et compréhension, m'accompagnant jour après jour de leurs prières.



Ces propos nous interpellent personnellement, et témoignent de l'importance que revêt à ses yeux le soutien qu'on peut lui manifester publiquement. A méditer, et à ne pas oublier.

[Modificato da beatrice.France 22/12/2005 15.36]

23/12/2005 10:48
 
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Commentaires de La Croix
...A propos du discours prononcé par le Pape devant les membres de la Curie.
C'est le discours d'un pasteur qui entend rassembler TOUTES ses brebis dans le droit chemin, en recadrant les interprétations erronées.


Benoît XVI discute l'interprétation de Vatican II
Dans ses vœux de Noël aux cardinaux de la curie, le pape a critiqué les fondements du courant de pensée qui se revendique de «l’esprit du concile Vatican II»
Lors de son homélie de clôture du conclave, le 20 avril dernier, le pape qui venait d’être élu avait placé la mise en œuvre du concile Vatican II au cœur de son « programme » pontifical. Hier, devant les cardinaux de curie, pour la traditionnelle présentation des vœux de Noël, il a, pour la première fois, clairement et longuement explicité dans quel sens devait se faire cette mise en œuvre. Benoît XVI s’est en effet livré à une réflexion sur l’année passée, marquée, a-t-il dit, par le souvenir de Jean-Paul II, les Journées mondiales de la jeunesse à Cologne, et le Synode.
Mais c’est sur l’anniversaire des quarante ans de la conclusion du Concile, dernier événement de l’année fêté le 8 décembre, qu’il a choisi de revenir avec force.
Le premier constat est sous forme d’interrogation : « Qu’est-ce qui, dans la réception du Concile, a été bien fait, qu’est-ce qui est resté insuffisant, et où s’est-on trompé ? »
Le pape, qui fut lui-même l’un des acteurs de ce concile, comme jeune théologien, répond en opposant deux conceptions du Concile, deux interprétations – ou « herméneutiques » – différentes. L’une, qui voudrait que le Concile marque une rupture dans l’histoire de l’Église. L’autre conception, défendue ici par Benoît XVI, est celle qui voit dans Vatican II une « réforme », un « renouveau dans la continuité ».
Il n’y a pas, souligne donc Benoît XVI, d’un côté l’esprit du Concile, et de l’autre, les textes, dont la prudence s’expliquerait par le souci des Pères conciliaires d’aboutir à un compromis. Non, pour le pape actuel, qui reprend la citation de Jean XXIII, « le Concile veut transmettre pure et intègre la doctrine, sans atténuation ni altérations ».

C’est donc dans cette perspective de la continuité que Benoît XVI éclaire le type de rapport que l’Église doit entretenir avec le monde, rapport sur lequel Vatican II a posé un regard nouveau. Certes, admet-il, le devoir d’exprimer dans un monde nouveau une vérité déterminée exige une nouvelle réflexion sur cette vérité. Mais, la question du rapport entre l’Église et son époque est ancienne, explique-t-il, et elle a débuté sur un mode problématique avec le procès de Galilée.

Liberté religieuse
Les choses ont ensuite évolué, la modernité elle-même a connu ses propres développements, et, remarque-t-il, les deux parties (modernité et religion) « ont commencé progressivement à s’ouvrir l’une à l’autre » :
« Dans la période entre les deux guerres mondiales, et plus encore après la Seconde Guerre mondiale, des hommes d’État catholiques ont démontré qu’il pouvait exister un État moderne laïque, et qui cependant n’était pas neutre au regard des valeurs, mais puisait dans les grands principes éthiques mis en place par le christianisme. »
Il en est de même de la notion de liberté religieuse, proclamée par Vatican II, mais qui, fondée sur la vérité de l’homme, fait en réalité partie « du patrimoine plus profond de l’Église ».
Ainsi, le Concile, avec une nouvelle définition du rapport entre la foi de l’Église et certains éléments essentiels de la pensée moderne, donne-t-il une apparence de discontinuité. Mais en réalité, l’Église a, par-là, « maintenu et approfondi sa nature intime et sa profonde identité ».
C’est avec cette grille qu’il faut, ajoute encore Benoît XVI, comprendre le fameux « oui » de Paul VI au monde moderne, et aux « signes des temps » : « Ceux qui attendaient avec ce ‘‘oui’’ fondamental à l’époque moderne que toutes les tensions disparaissent, et que l’ouverture au monde se transforme en une pure harmonie », ont sous évalué, prévient-il, « les tensions intérieures et aussi les contradictions de cette époque moderne ».
Dans notre temps aussi, explique en effet Benoît XVI en bon disciple de saint Augustin, « l’Église reste un signe de contradiction ». « Il ne pouvait pas être dans l’intention du Concile d’abolir cette contradiction de l’Évangile dans sa confrontation aux dangers et aux erreurs de l’homme », soutient-il encore.

"Renoncer à la solidarité trop euphorique qui a suivi le Concile"
« Vatican II avait raison de souhaiter une refonte des rapports entre l’Église et le monde. Toutefois, ces deux réalités ne peuvent se rencontrer sans conflit, ni, a fortiori, se confondre, écrivait déjà le cardinal Ratzinger en 1984.
Parmi les devoirs les plus urgents pour le chrétien, il y a la réappropriation de sa capacité à réagir face à de nombreuses tendances de la culture environnante, à renoncer à la solidarité trop euphorique qui a suivi le Concile. »
Une manière, donc, pour Benoît XVI, de situer dans quelle ligne exigeante doit se faire la mise en œuvre de Vatican II, qu’il ne renie nullement, au contraire : « Ainsi nous pouvons aujourd’hui avec gratitude tourner notre regard vers le concile Vatican II. Si nous le lisons et le recevons guidés par une juste herméneutique, il pourra être et devenir toujours plus une grande force pour le nécessaire renouvellement de l’Église. »
Isabelle de GAULMYN, à Rome

***

COMMENTAIRE

Le pape et « l’esprit du Concile ».

Par Jean-Marie Guénois
Benoît XVI a voulu remettre hier des pendules à l’heure à propos du concile Vatican II. Ses propos vont faire grincer plus d’un rouage dans l’Église.
Le 20 avril, lendemain de son élection, il avait rassuré en plaçant « la mise en œuvre du concile Vatican II » comme sa priorité mais avec cette phrase énigmatique et diversement interprétée : « en continuité fidèle avec la tradition bimillénaire de l’Église ».
Huit mois plus tard, il précise sa pensée et développe, comme jamais encore, sa vision de l’application du concile Vatican II Il entend solder, une fois pour toutes, un débat central qui divise l’intérieur de l’Église depuis quarante années : l’opposition entre « la lettre et l’esprit du Concile ».
Entre ceux qui se réjouissent de voir que l’Église catholique s’est « ouverte au monde » et ceux qui déplorent sa perte de substance et appellent à un nouvel enracinement
.
Que dit le nouveau pape ? Que les tenants de «l’esprit du Concile», pensant «interpréter justement» le Concile en termes de «rupture» avec le passé et opposant «Église préconciliaire et Église post-conciliaire» se trompent «à la racine, sur la nature d’un Concile».

Il fonde sa position sur trois arguments :
un Concile n’est pas une constitution démocratique ;
le monde n’est pas un modèle en soi et a autant besoin de l’Évangile aujourd’hui qu’hier ;
la jonction entre le monde et l’Église n’est pas une simple question d’« ouverture » mais de dialogue serré entre la foi et la raison à conduire «avec ouverture mentale mais clarté dans le discernement des esprits».

Le nouveau pape semble ainsi vouloir rompre avec un certain romantisme ecclésial. Pour lui, en effet, «il n’était pas dans les intentions du Concile d’abolir la contradiction entre l’Évangile et les périls et les erreurs de l’homme».

23/12/2005 15:46
 
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En ce moment sur le "Forum Catholique"
Très belle bannière en SON honneur...



http://www.leforumcatholique.org/forum.php

[Modificato da beatrice.France 23/12/2005 15.48]

23/12/2005 17:38
 
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immunité diplomatique
Elle est bien bonne !

Scoop du jour :
Le Pape jouit de l'immunité diplomatique réservée aux chefs d'Etats
Je suggère, tant qu'à faire, de porter plainte contre Dieu lui-même
ahhhh ces Américains .... [SM=g27818] il y a même une happy end [SM=g27823]

merci au "Nouvel Observateur " pour ces petits faits divers insolites
Sylvie

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permanent.nouvelobs.com/etranger/20051223.FAP4938.html?0146


Un juge américain exempte Benoît XVI d'une plainte l'accusant d'avoir couvert des abus sexuels

AP | 23.12.05 | 02:42

CITE DU VATICAN (AP) -- Un juge fédéral du Texas a statué jeudi que le pape Benoît XVI jouissait de l'immunité diplomatique réservée aux chefs d'Etats et a donc retiré son nom d'une plainte civile l'accusant d'avoir cherché à couvrir les abus sexuels perpétrés par un séminariste sur des mineurs.

Selon un exemplaire du jugement obtenu par l'Associated Press (AP), le juge Lee Rosenthal s'est appuyé sur une requête déposée par le ministère américain de la Justice selon laquelle laisser la plainte contre le souverain pontife suivre son cours aurait été "incompatible avec les intérêts de politique étrangère des Etats-Unis".
Le nom de Joseph Ratzinger, le vrai nom de Benoît XVI, figure sur une plainte déposée par les avocats de trois jeunes garçons de Houston (Texas) qui accusent plusieurs responsables de l'Eglise catholique d'avoir tenté de couvrir les abus sexuels dont ils affirment avoir été victimes dans les années 1990.

Les trois plaignants affirment qu'un séminariste colombien du nom de Juan Carlos Patino-Arrango en mission dans une église de Houston a abusé d'eux.
Ils accusent Benoît XVI d'avoir cherché à étouffer l'affaire avec l'aide de l'archevêché de Galveston-Houston,

Selon l'un des avocats des plaignants, un courrier adressé en mai 2001 par Benoît XVI aux évêques du monde entier prouve qu'il a tenté de cacher les agissements du séminariste colombien.

Dans cette lettre, Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, explique que les crimes "graves" tels que les abus sexuels sur mineurs seront pris en charge par sa congrégation et que les agissements des tribunaux spécialement créés par l'Eglise catholique pour ces affaires seront sujets au "secret pontifical".

Jeffrey Lena, l'avocat du pape, a de son côté estimé que cette décision de justice était importante car le juge avait notamment reconnu Benoît XVI comme chef d'un Etat, le Vatican, et pas seulement comme le chef d'une entité religieuse. AP
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